Les angoisses de Serhii Byrikin lui ont peut-être sauvé la vie. Samedi matin, le sexagénaire bonhomme aménageait la cave de son immeuble à Voznessensk, dans le sud-ouest de l’Ukraine, au cas où les choses tourneraient mal mercredi, une date doublement symbolique : la fête de l’indépendance et les six mois de l’invasion russe. Avec sa femme, il nettoyait l’endroit en vue d’un futur refuge, quand à 11 h 21, une immense déflagration a secoué son bâtiment et le quartier résidentiel autour. Un missile venait d’exploser au pied de cet immeuble de quatre étages, abritant 27 appartements et une cinquantaine d’habitants, dont beaucoup de retraités.
Le projectile a creusé un cratère de 2,5 mètres de profondeur et 7 mètres de diamètre, rapidement comblé avec les tonnes de gravats causés par la déflagration. Six maisons en face sont réduites à néant, des tas de débris signalent à peine leur existence passée. Une fillette a été blessée, son corps criblé d’éclats. Atteinte au visage, l’enfant de 8 ans a été transférée en urgence à Mykolaïv, la grande ville la plus proche, où les médecins ont réussi à sauver l’un de ses yeux au terme d’une longue et tardive opération.
Un autre gamin a été gravement blessé. Ce garçon de 5 ans se trouvait, avec sa grand-mère, dans la supérette au rez-de-chaus