«Nous ne demandons pas grand-chose. Nous avons juste besoin d’obus d’artillerie et d’avions. On fera le reste nous-mêmes.» Le message écrit en lettres irrégulières sur un mur de Tchassiv Yar, bourgade située à quelques kilomètres à l’ouest de Bakhmout, est signé «l’armée ukrainienne». Il résume brutalement la réalité que subissent depuis des mois les soldats de Kyiv, qui ne disposent que d’un nombre d’obus très limité pour tenir leurs positions. Selon plusieurs analyses, le rapport de feux, c’est-à-dire l’écart entre le nombre de tirs d’artillerie des deux côtés du front, serait de 1 à 10 en faveur des Russes.
Dans les combats entre l’armée russe, notoirement adepte du pilonnage, et une armée ukrainienne qui a conservé des traditions post-soviétiques malgré sa transformation accélérée, l’artillerie est centrale. Si l’attention s’est souvent concentrée sur les drones et les chars, les obus restent le nerf de la guerre et les pénuries commencent à coûter cher aux Ukrainiens. Pour les chasser d’Avdiivka le week-end dernier, les Russes ont exploité ces faiblesses.
Analyse
Consciente du problème, l’Union européenne avait pourtant promis d’augmenter ses livraisons d’obus à K