Depuis l’invasion de l’Ukraine, de nombreuses femmes ont été victimes de violences sexuelles perpétrées par des soldats russes. Dans les prochaines semaines, certaines Ukrainiennes qui ont subi des agressions ou des viols vont recevoir une réparation financière, une mesure qualifiée de «pas important vers le rétablissement de la justice» par Olena Zelenska, la femme du président ukrainien Volodymyr Zelensky, citée par le Guardian ce vendredi 26 avril.
Pour l’heure, poursuit le quotidien britannique, 500 victimes ukrainiennes de violences sexuelles «liées au conflit» ont été identifiées cette année. Elles ont reçu des réparations provisoires, «notamment un soutien financier, médical et psychologique». «Et cette justice n’est pas seulement nécessaire en Ukraine», a ajouté la première dame, qui évoque «un miroir pour le monde entier».
«Un message à l’ensemble de la communauté»
Selon le Fonds mondial pour les survivants (GSF), ce serait la première fois que des personnes ayant subi des violences sexuelles se verraient accorder une réparation alors que la guerre sévit encore. Lancé en octobre 2019 par les lauréats du prix Nobel de la paix 2018, Denis Mukwege et Nadia Murad, le Fonds pilote le projet avec les autorités ukrainiennes. Plus globalement, il a pour mission «d’améliorer l’accès aux réparations pour les survivants de violences sexuelles liées au conflit dans le monde entier (...)», détaille son site web. Pour financer ces réparations, le projet bénéficie notamment de dons de la part de gouvernements.
A lire aussi
Mais la réparation financière n’est pas l’unique objectif. «La réhabilitation et l’indemnisation sont un élément des réparations, mais ce que les survivants trouvent très important, c’est la reconnaissance», a souligné auprès du Guardian la directrice du GSF, Esther Dingemans. Avant d’ajouter que ce système de réparation envoyait également «un message à l’ensemble de la communauté».
Des lois en cours d’adoption
Aujourd’hui, difficile de connaître le nombre exact d’Ukrainiens qui ont subi des violences sexuelles de la part de membres des forces russes. Selon de nombreux analystes, les violences sexuelles ont lieu plus facilement dans les zones de conflit armés, et sont parfois utilisées comme une arme de guerre. De son côté, Esther Dingemans a souligné, toujours dans les colonnes du quotidien britannique, le plaidoyer d’Olena Zelenska, mais aussi les nouvelles lois en cours d’examen par le parlement ukrainien. S’ils sont adoptés, ces textes définiront les violences sexuelles liées à la guerre comme un crime distinct, et mettront en place un registre national pour recenser ces faits.
Le Fonds mondial pour les survivants a aussi tenu à préciser que des hommes et des garçons faisaient aussi partie des victimes. «Nous savons, grâce à d’autres contextes, que les hommes ayant survécu à des violences sexuelles liées à un conflit cherchent rarement de l’aide, mais il est surprenant de constater que ce n’est pas le cas en Ukraine. De nombreux survivants masculins se battent pour leurs droits et la justice», a assuré Fedir Dunebabin, représentant du GSF et cité par le Guardian.