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Guerre en Ukraine : en plein échange de prisonniers, la Russie bombarde Kyiv

Après une première salve de libérations chez chaque belligérant, Moscou a visé la capitale ukrainienne dans la nuit, blessant au moins quinze personnes.
Des pompiers devant un immeuble frappé dans la nuit de vendredi à samedi, à Kyiv. (Thomas Peter/REUTERS)
publié le 24 mai 2025 à 8h24
(mis à jour le 24 mai 2025 à 9h44)

Les échanges se poursuivent, les attaques russes aussi. La capitale Kyiv a été ciblée par des drones et des missiles russes, dans la nuit de samedi à dimanche, ont annoncé les autorités de la capitale ukrainienne. «La capitale et sa région subissent à nouveau une attaque massive de l’ennemi. Les systèmes de défense antiaérienne fonctionnent en permanence à Kiev et dans sa banlieue», a indiqué sur Telegram le maire de Kiev, Vitali Klitschko. Ces attaques ont fait au moins quinze blessés.

Le maire et l’administration civile et militaire de Kyiv ont fait état de plusieurs incendies et de chutes de débris de missiles et de drones sur des immeubles dans un grand nombre de quartiers de la ville. «Seules des sanctions supplémentaires ciblant des secteurs clés de l’économie russe forceront Moscou à cesser le feu», a réagi sur X le président Zelensky, qui a ajouté que «la cause de la prolongation de la guerre se trouve à Moscou».

L’attaque s’inscrit dans un contexte de frappes de part et d’autre des deux camps : vendredi, deux personnes ont été tuées après des frappes russes sur le port d’Odessa, à l’ouest du pays, et trois dans la région de Kherson, au sud. L’armée russe a de son côté indiqué que l’Ukraine avait visé le territoire russe avec 788 drones et missiles depuis mardi, dont 776 ont été abattus.

270 militaires et 120 civils de chaque camp libérés

Ces attaques surviennent alors que la Russie et l’Ukraine ont entamé un échange record de prisonniers qui doit au total impliquer «1 000 pour 1 000» personnes sur trois jours. Cet échange est le seul résultat tangible de négociations entre Russes et Ukrainiens à Istanbul mi-mai. Le premier volet de l’échange, vendredi, a porté sur 270 militaires et 120 civils de chaque camp.

Dans la région de Tchernihiv, où étaient ramenés les Ukrainiens libérés par les Russes, des centaines de personnes, principalement des femmes, attendaient en brandissant des banderoles et des portraits. Certains criaient, pleuraient ou acclamaient d’une seule voix les bus remplis d’hommes amaigris, qui les saluaient en retour à travers les fenêtres.

La Russie donne très peu d’informations sur le sort des prisonniers ukrainiens et chaque échange réserve son lot de surprises, a déclaré à l’AFP un haut responsable ukrainien sous le couvert de l’anonymat. «Dans presque chaque échange, il y a des gens dont personne ne savait rien», a-t-il déclaré. «Parfois, ils nous rendent des personnes qui figuraient sur les listes de personnes disparues ou qui étaient considérées comme mortes».

«C’est la première étape du plus grand échange» depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, a souligné le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans son adresse de vendredi soir.

Côté russe, Moscou a annoncé avoir également récupéré vendredi 270 militaires et 120 civils, dont «des habitants de la région de Koursk capturés par les forces armées ukrainiennes» lors de leur offensive à l’été 2024.

En attendant un «accord durable»

L’échange de prisonniers et de corps de militaires tués au combat reste l’un des derniers domaines de coopération entre Kyiv et Moscou, alors que la Russie occupe environ 20 % du territoire ukrainien.

L’échange de vendredi avait été annoncé par le président américain Donald Trump, qui a affirmé vouloir amener les deux belligérants à négocier pour mettre fin le plus vite possible au «bain de sang». «Félicitations aux deux parties pour cette négociation. Cela pourrait conduire à quelque chose d’énorme ???», a écrit le président des Etats-Unis sur son réseau Truth Social.

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a indiqué vendredi que Moscou travaillait sur un document exposant «les conditions d’un accord durable, global et à long terme sur le règlement» du conflit, qui sera transmis à l’Ukraine une fois l’échange de prisonniers finalisé. Kyiv doit faire de même pour ses propres conditions.

Mise à jour à 9h44 avec la réaction de Volodymyr Zelensky et le bilan actualisé