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Guerre en Ukraine : en pleine escalade des tensions, Moscou et Kyiv échangent plus de 230 prisonniers

Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Pour la première fois depuis août, les belligérants ont annoncé ce mercredi 3 janvier procéder à un échange de détenus, en dépit de plusieurs frappes meurtrières de part et d’autre ces derniers jours.
Des prisonniers de guerre ruses dans un camp de détention dans la région ukrainienne de Lviv, le 3 août 2023. (Paula Bronstein/Getty Images via AFP)
publié le 3 janvier 2024 à 19h29

C’est une première depuis plusieurs mois, et surprenante en pleine escalade des frappes entre les deux belligérants : la Russie et l’Ukraine ont annoncé ce mercredi 3 janvier avoir échangé plus de 230 prisonniers de guerre, parmi les milliers qui patientent toujours dans les geôles des deux camps.

«À l’issue d’un processus de négociation complexe, 248 militaires russes ont été rapatriés du territoire contrôlé par le régime de Kyiv», s’est réjoui le ministère russe de la Défense sur le réseau social Telegram. «Plus de 200 de nos soldats et civils sont revenus de captivité chez les Russes», a affirmé de son côté le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Exactement 230 militaires ukrainiens ont été échangés au cours de ce «49e échange» entre Kyiv et Moscou depuis le début de l’assaut le 24 février 2022, estime de son côté le commissaire ukrainien aux droits humains, Dmytro Loubinets.

Pour le centre ukrainien de coordination chargé des prisonniers de guerre, il s’agit du «plus important en termes de nombre de défenseurs [ukrainiens] rapatriés». Au total, «2 828 défenseurs [ukrainiens] sont rentrés chez eux !» depuis les premiers jours du conflit, a dénombré ce mercredi Dmytro Loubinets.

Selon Kyiv et Moscou, l’échange a été rendu possible par une médiation des Émirats arabes unis, un partenaire important de la Russie dans plusieurs dossiers humanitaires, économiques et énergétiques. Lors du précédent échange de prisonniers en août dernier, l’Ukraine avait réussi à récupérer près de 2 600 de ses citoyens, selon Dmytro Loubinets. Fin novembre, le commissaire aux droits humains avait pourtant accusé le Kremlin de bloquer tout accord autour des prisonniers. «Les échanges n’ont pas lieu car la Russie ne le veut pas», avait-il déploré.

Celui annoncé ce mercredi intervient en pleine intensification des violences entre Russes et Ukrainiens. Ces derniers jours, des frappes lancées des deux côtés ont fait des dizaines de morts et de blessés parmi les civils, à Kharkiv ou Kyiv côté ukrainien, à Belgorod ou dans la région de Briansk côté russe.