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Libération
Reportage

Guerre en Ukraine : Kharkiv, comme si de rien n’était

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Alors que le front semble commencer à frétiller à la veille de la contre-offensive préparée par Kyiv, la vie continue dans la deuxième ville du pays, qui s’est habituée aux sirènes et aux explosions.
Au seizième mois de l'offensive, la vie reprend à Kharkiv. Le 4 juin. (Jędrzej Nowicki/Libération)
publié le 5 juin 2023 à 13h10

Le ciel au-dessus de Kharkiv est d’un bleu insolent. Pas un nuage. Seulement un soleil généreux, qui inonde la ville du nord de l’Ukraine, à 30 kilomètres de la frontière avec la Russie ennemie. Sur la terrasse de l’aquarium et centre aquatique Nemo, toutes les chaises longues sont occupées par des habitants venus prendre un bain de lumière et de chaleur en ce premier week-end vraiment chaud de la saison. Bikinis, bedaines rougies, paréos bariolés, une odeur de crème solaire se mêle à celle du chlore. Des enfants s’ébattent dans la piscine découverte qui surplombe le centre-ville. Dans le jacuzzi voisin, une bande de copines dégustent une bouteille de mousseux en mode starlettes.

«Les sirènes, on ne les entend plus»

Quand l’alerte aérienne retentit, pour la troisième fois depuis le petit matin, à peine perce-t-elle la musique que crachent les enceintes. Pas un cil ne frémit. Ouliana change paresseusement de position sur son transat, pour exposer au soleil une autre plage de peau déjà dorée. Avec son amie Iulia, elles sont venues passer un dimanche au soleil. «Les sirènes, on ne les entend plus. Et on ne prend même plus la peine de se mettre à l’abri», rigole la blonde longiligne de 40 ans, fondatrice d’un studio de danse contemporaine pour enfants.

Depuis le début de la guerre, Kharkiv est l’une des villes l