Il fut un temps où lorsqu’on voulait défier un adversaire, on jetait le gant par terre et on se retrouvait le lendemain en terrain neutre, dans un combat pour l’honneur. Jeudi 19 décembre, lors de sa traditionnelle conférence de presse annuelle de quatre heures et des brouettes, le président russe Vladimir Poutine, visiblement surexcité à l’idée d’effrayer le monde avec son nouveau joujou, le missile balistique à portée intermédiaire Orechnik, a proposé aux Occidentaux sa version personnelle d’un duel de haute technologie au XXIe siècle. «Qu’ils déterminent une cible, disons Kyiv, a-t-il nargué. Qu’ils concentrent toutes leurs défenses antiaériennes là-bas, on lancera une frappe [d’Orechnik] là-bas, et on verra ce qui se passe.»
Le sourire entendu de Poutine a peut-être fait passer un frisson sur l’échine de quelques-uns des 27 dirigeants de l’Union européenne réunis au même moment à Bruxelles autour du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, pour s’assurer que ce dernier a bel et bien envie de faire la paix, sans trop savoir encore quelles garanties de sécurité apporter à l’Uk