Les vingt-sept chefs d’Etat et de gouvernement vont adopter ce jeudi une nouvelle «boussole stratégique en matière de sécurité et de défense» destinée à identifier les menaces et les moyens, notamment militaires, pour y répondre. Plus précis que les documents précédents datant de 2003 et de 2016, on ne peut cependant pas dire que cette boussole marque «l’éveil» d’une défense européenne, comme on l’affirme un peu vite à l’Elysée. Pour donner une idée de ses ambitions capacitaires limitées, elle prévoit par exemple la mise en place d’une force militaire de déploiement rapide de 5 000 hommes d’ici à 2025 à partir des «groupements tactiques» créés en 2007, mais jamais déployés depuis faute de volonté politique. Rappelons que lors du sommet d’Helsinki de décembre 1999, l’UE s’était engagée à créer avant 2003 une force projetable dans un délai de soixante jours de 50 000 à 60 000 personnes… De même, les ambitions budgétaires restent à se concrétiser surtout lorsque l’on sait qu’en avril 2021, les Vingt-Sept ont ramené le Fonds européen de défense de 13 milliards d’euros proposé par la Commission à 7,9 milliards d’euros…
Diplomatie
Arnaud Danjean, député européen LR depuis 2009, ancien de la DGSE, et qui a dirigé la «Revue stratégique de défense et de sécurité nationale» en 2017 afin d’actualiser le livre blanc français de 2013, estime que «l’autonomie stratégique européenne» à la française n’a aucune chance de voir le jour en dehors de l’Otan.
L’Union européenne a toujours eu