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Contre-offensive

Guerre en Ukraine : la Russie revendique une avancée «significative» dans la région de Zaporijia

Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Les affirmations russes interviennent alors que la contre-offensive ukrainienne, qui n’a pas atteint ses objectifs, pourrait souffrir d’un ralentissement de l’aide militaire occidentale.
A Orikhiv, dans la région de Zaporijia en Ukraine, le 5 décembre. (Ozge Elif Kizil /AFP)
publié le 12 décembre 2023 à 17h35

L’armée ukrainienne serait-elle en train de perdre du terrain ? Les forces de Kyiv, dont la contre-offensive lancée au mois de juin n’a pas permis de victoires conséquentes permettant de récupérer les territoires conquis par les Russes dans le sud et l’est du pays, auraient subi ces dernières heures plusieurs revers militaires, selon Moscou. Ce mardi 12 décembre, Evguéni Balitski, gouverneur installé par le Kremlin dans la région méridionale de Zaporijia, a revendiqué une avancée «significative» au nord-est du village de Novopokrovka, situé au nord-est de Robotyné, une localité prise en août par les militaires ukrainiens. «La situation est tendue de manière continue, mais nos gars continuent non seulement à tenir la défense, mais aussi à avancer progressivement», s’est-il félicité sur le réseau Telegram. C’est la première fois depuis le début de la contre-offensive qu’un responsable russe revendique une telle avancée territoriale.

Incertitudes sur l’aide militaire occidentale

Dans son rapport matinal, l’état-major ukrainien n’a pas évoqué précisément ces allégations mais a affirmé avoir repoussé plusieurs attaques russes dans la région. «Dans la région de Zaporijia, les forces de défense ont repoussé trois attaques ennemies dans des zones au nord de Pryoutné et à l’ouest de Novopokrovka», a-t-il indiqué. Une quinzaine d’attaques auraient également été repoussées ces derniers jours dans la zone de Bakhmout, théâtre de combats sanglants depuis un an et demi, ainsi qu’une quarantaine dans celle d’Avdiivka, dans le sud-est. Cette ville industrielle aux portes de Donetsk, qu’un officier ukrainien qualifiait de «nouveau Bakhmout» début décembre, est visée par une offensive russe depuis le mois d’octobre. Plus au nord, l’armée ukrainienne assure avoir mis en échec quatre assauts vers Koupiansk et huit près de Lyman – des zones qui avaient été occupées par la Russie au début de l’invasion russe puis reconquises par les soldats du président Volodymyr Zelensky en septembre 2022.

Ces événements surviennent alors que l’incertitude autour de la pérennité de l’aide militaire occidentale accroît le doute quant à la capacité de l’Ukraine à affronter une guerre longue. Aux Etats-Unis, l’opposition des Républicains au Congrès a empêché la semaine dernière le déblocage d’une enveloppe de près de cent milliards d’euros comprenant des fonds pour l’Ukraine et Israël, au grand dam du président Joe Biden. Volodymyr Zelensky est de passage à Washington, ce mardi, pour rencontrer son homologue et convaincre les parlementaires américains de s’entendre. Quant à l’aide versée par l’Union européenne, elle pourrait subir un coup d’arrêt lors du Conseil européen qui commence ce jeudi, en cas de veto hongrois au chèque de 50 milliards d’euros proposé par la Commission européenne en juin. «En retardant l’octroi d’une aide supplémentaire à l’Ukraine, nos partenaires sont en train de perdre et de donner à la Russie ce pour quoi elle a lutté : un Occident faible et une Ukraine sans défense», déplore, sur le réseau social X (anciennement Twitter), la spécialiste Mariia Zolkina, chercheuse à la London School of Economics.