L’espoir d’une trêve s’éloigne à grands pas. Après l’appel à un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours fait par Kyiv et ses alliés occidentaux samedi, le Kremlin a finalement répondu ce lundi 12 mai. «Le langage des ultimatums est inacceptable pour la Russie, il ne convient pas. On ne peut pas parler ainsi à la Russie», a taclé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien. De fait, les alliés occidentaux de l’Ukraine ont menacé le pays de «sanctions massives» si Moscou n’acceptait pas cette nouvelle offre de trêve.
Lors de son brief quotidien, Peskov a rappelé que la Russie était «disposée à chercher de manière sérieuse des voies de règlement pacifique à long terme», tout en ignorant la proposition du président Zelensky de rencontrer Vladimir Poutine «en personne» à Istanbul. ce jeudi.
Plus tôt dans la journée, le ministre des Affaires étrangères ukrainien avait accusé la Russie d’«ignore[r] complètement» la proposition de cessez-le-feu et d’«attaque[r]» les positions ukrainiennes tout «le long de la ligne de front». L‘Ukraine affirme que la Russie a tiré plus d’une centaine de drones dans la nuit de dimanche à lundi. «A partir de 23 heures, l’ennemi a attaqué avec 108 drones Shahed et d’autres types de drones», a déclaré l’armée de l’air ukrainienne, précisant en avoir abattu au moins 55. Aucune attaque de missile n’a en revanche été signalée.
Interview
Moscou s’accroche aux «causes profondes du conflit»
Dimanche, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait proposé à son homologue russe Vladimir Poutine une rencontre jeudi à Istanbul pour des premières discussions de paix entre Russes et Ukrainiens depuis les toutes premières semaines de l’invasion russe début 2022. Le président américain Donald Trump, lui, pousse pour un arrêt des hostilités depuis son retour à la Maison Blanche en début d’année, a exhorté les deux camps à se rencontrer sans délai. Ce lundi, l’Américain a annoncé qu’il envisageait de se rendre en Turquie pour assister à la rencontre. Une initiative que Volodymyr Zelensky a applaudie : «Nous souhaitons tous en Ukraine que le président Trump soit là avec nous.»
De son côté, Emmanuel Macron, fidèle soutien de Kyiv, avait cherché à faire entendre la voix de l’Europe dans les discussions, en insistant sur «la nécessité d’un cessez-le-feu» préalable pour que la rencontre russo-ukrainienne envisagée à Istanbul puisse se tenir «ce jeudi».
Vladimir Poutine avait, lui, proposé dans la nuit de samedi à dimanche des négociations «directes» et «sans condition préalable» entre Moscou et Kyiv, à Istanbul. Dans son discours, il n’avait «pas exclu» que l’idée d’un cessez-le-feu soit discutée lors de ces pourparlers, mais ils doivent selon lui d’abord porter sur «les causes profondes du conflit».
Mise à jour à 15 heures après la réaction de Moscou à l’ultimatum des alliés de Kyiv.