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Libération
Soutien

Guerre en Ukraine : la «coalition des volontaires» avance petit à petit avant une réunion militaire à Londres jeudi

Les dirigeants prêts à aider au maintien de la paix en Ukraine en cas de cessez-le-feu avec la Russie se sont entretenus ce samedi 15 mars. Une réunion militaire aura lieu jeudi prochain pour continuer les discussions.
Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, au 10 Downing Street à Londres, le 12 mars 2025. (Toby Melville/Reuters)
publié le 15 mars 2025 à 10h26
(mis à jour le 15 mars 2025 à 15h28)

Tout est dans les «si» et ils sont nombreux, ce qui, en diplomatie, n’augure pas d’avancées imminentes. Mais Keir Starmer, Premier ministre britannique travailliste hypermobilisé depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, tente tout ce qu’il peut dans l’espoir de parvenir à une solution négociée en Ukraine. «Si la Russie s’assoit enfin à la table des négociations, nous devons être prêts à surveiller le cessez-le-feu pour nous assurer qu’il s’agit d’une paix sérieuse et durable», avait-il prévenu à l’orée d’un sommet virtuel qu’il a présidé ce samedi 15 mars. Si Moscou, en revanche, refuse de signer cet accord américain de cessez-le-feu, «nous devons alors faire tout notre possible pour accroître la pression économique sur la Russie afin de mettre un terme à cette guerre».

Première (et unique ?) avancée concrète au terme de ce sommet : il y aura une réunion des responsables militaires des pays alliés de l’Ukraine jeudi, au Royaume-Uni encore, pour concrétiser leurs plans de maintien de la paix en cas de trêve avec Moscou. Keir Starmer a évoqué de «nouveaux engagements mis sur la table» samedi, par un groupe «plus grand» qu’il y a deux semaines. L’initiative se retrouve baptisée «Coalition of the willing», la «coalition des volontaires», une référence implicite à celle qui s’était mise en place pour apporter un soutien à l’invasion de l’Irak par George W. Bush en 2003.

«Le oui mais de la Russie ne suffit pas, et tous les participants de la réunion de ce matin sont convenus d’exercer une pression collective sur la Russie» pour la pousser à accepter la proposition de trêve américaine de 30 jours, a déclaré le Premier ministre après la réunion en visio. «La balle est dans le camp de la Russie» qui devra «tôt ou tard venir à la table» des négociations, a-t-il insisté.

Alors que l’Ukraine a montré qu’elle était «pour la paix» en acceptant un cessez-le-feu de 30 jours, «Poutine est celui qui essaie de retarder» les choses, avait estimé Keir Starmer au début de la rencontre. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a désigné une équipe de négociateurs pour de possibles pourparlers de paix, selon un décret publié samedi.

Plusieurs Etats européens, l’Ukraine, l’Otan, la Commission européenne, le Canada ou encore l’Australie ont pris part à cette réunion dans la matinée pour préciser les contours d’une coalition de pays volontaires prêts à «soutenir une paix juste et durable» en Ukraine, selon un communiqué de Downing Street.

L’Italie en retrait

Après avoir envisagé de ne pas participer, la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, s’est finalement connectée. «La Première ministre a confirmé que l’Italie entend continuer à travailler avec les partenaires européens et occidentaux ainsi qu’avec les États-Unis pour définir des garanties de sécurité crédibles et efficaces, en réitérant que la participation nationale à une éventuelle force militaire sur le terrain n’était pas envisagée», a indiqué le gouvernement dans un communiqué.

Les Etats-Unis réclament une trêve au plus vite et ont exercé une pression considérable sur le président ukrainien, qui a finalement accepté cette semaine une cessation des hostilités de trente jours dans la mesure où la Russie s’y plierait aussi. Mais Vladimir Poutine a exprimé des réserves et évoqué des «questions importantes» à régler avant un cessez-le-feu.

«Le mépris total du Kremlin pour la proposition de cessez-le-feu du président Trump ne fait que démontrer que Poutine ne prend pas la paix au sérieux», avait fustigé Keir Starmer vendredi soir, dans un communiqué.

Depuis plusieurs jours, le Premier ministre britannique et le président français Emmanuel Macron s’efforcent de constituer cette «coalition», dont le but serait de dissuader la Russie d’attaquer à nouveau l’Ukraine si un cessez-le-feu entrait en vigueur. Selon Downing Street, la réunion de ce samedi doit «permettre d’approfondir la manière dont les pays prévoient de contribuer à cette coalition, en amont d’une session de planification militaire la semaine prochaine».

Cette participation pourrait prendre la forme d’envoi de troupes – un engagement que Paris, Londres et Ankara se sont dits prêts à prendre –, mais aussi d’un soutien plus logistique. Jusqu’ici, la Russie a émis des revendications maximalistes pour une cessation des hostilités : reddition de facto de l’armée ukrainienne, cession par l’Ukraine de cinq régions annexées par la Russie, abandon des ambitions de Kyiv de rejoindre l’Otan, démantèlement du pouvoir ukrainien en place.

Mis à jour à 15h30 avec les détails des discussions qui sont terminées.