Alexandre Loukachenko aime parler fort et parader en uniforme. Chacune de ses déclarations sur les forces armées bélarusses et leur capacité à répondre à d’hypothétiques attaques des pays voisins se doit d’être tonitruante. Depuis une semaine pourtant, la logorrhée guerrière de l’autocrate de Minsk s’est faite plus inquiétante. Le 10 octobre, Loukachenko a annoncé le déploiement d’un groupement militaire commun russo-bélarusse. Le 14, il déclarait dans la foulée «l’état de menace terroriste élevée» en raison de la situation tendue aux frontières. Mise de côté depuis le printemps, la crainte d’une intervention du Bélarus dans la guerre en Ukraine s’est remise à enfler.
Par son organisation, l’armée bélarusse est complètement inféodée à Moscou. «Minsk n’a pas le désir de créer des forces indépendantes. Sur le plan de l’organisation comme de la doctrine, l’armée bélarusse est fortement influencée par l’armée russe», indique Konrad Muzyka, analyste de référence de l’armée bélarusse, dans un rapport de 2021. Les forces bélarusses sont intégrées au district militaire oue