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Guerre en Ukraine : l’UE s’accorde pour la prolongation des sanctions contre la Russie

Les Vingt-Sept souhaitent adopter un nouveau paquet, mais se heurtent au refus de la Slovaquie de Robert Fico, qui a déposé son veto.
Dans la mer du Nord, le pétrolier Eventin, avril 2025. (Stefan Sauer/dpa Picture-Alliance. AFP)
publié le 27 juin 2025 à 8h33

Ce ne sont pas les «sanctions dévastatrices» souhaitées par Emmanuel Macron en mai, mais au moins l’UE a-t-elle obtenu la prolongation des mesures prises contre la Russie. Les dirigeants des 27 pays membres de l’Union européenne, réunis en sommet à Bruxelles, ont donné jeudi leur accord pour renouveler de six mois les sanctions déjà prises contre la Russie.

Ces sanctions, au nombre de 17 depuis l’invasion de l’Ukraine en février 2022, doivent être renouvelées à l’unanimité des 27 tous les six mois. Une gageure, tant la Hongrie, pays le plus proche de la Russie dans l’UE, menace régulièrement de s’y opposer. En janvier, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a maintenu le suspense jusqu’au bout, avant de donner son feu vert.

Un 18e paquet envisagé

Les dirigeants de l’UE ont également discuté jeudi d’un 18e paquet de sanctions, proposé il y a deux semaines par la Commission européenne. En l’espèce, il s’agirait de réduire les revenus pétroliers de la Russie, en abaissant de 60 à 45 dollars le prix auquel est vendu le baril de pétrole russe. Le seuil de 60 dollars, décidé en novembre 2022, avait permis de réduire de 30% les revenus pétroliers russes, essentiels au financement de la guerre contre l’Ukraine.

Un seuil qui n’est pas respecté, le prix du pétrole étant actuellement bien au-dessus des 60 dollars, en raison notamment des efforts de la Russie pour constituer une flotte de centaines de pétroliers «fantômes» permettant de le contourner. L’Union européenne a d’ailleurs décidé d’ajouter 70 pétroliers à la liste de ces navires identifiés comme étant utilisés par Moscou.

Veto slovaque

Outre ces sanctions, les Européens souhaitent également étendre leurs sanctions aux produits raffinés issus du pétrole russe, qui continuent à être importés via notamment certains pays tiers comme la Turquie. Est également envisagé l’ajout de 22 autres banques russes à la liste d’institutions financières privées d’accès au marché international des capitaux via le système Swift. D’autres sociétés, notamment chinoises, pourraient rejoindre cette liste noire en raison de l’aide procurée à l’armée russe pour contourner les sanctions.

Ce nouveau paquet de sanctions devra de toute façon attendre, en raison du veto posé par la Slovaquie. Son Premier ministre Robert Fico utilise ce véto pour faire pression sur la Commission européenne afin qu’elle lui garantisse son approvisionnement en gaz, au moment où l’UE cherche à interrompre totalement ses importations de gaz russe d’ici 2027.