La décision a tardé à cause du veto posé par le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, qui a fini par céder. L’ensemble des 27 dirigeants de l’Union européenne sont tombés d’accord, ce jeudi 1er février, pour apporter une nouvelle aide conséquente à l’Ukraine, en guerre avec la Russie depuis maintenant presque deux ans. 50 milliards d’euros vont être octroyés au pays de Volodymyr Zelensky, sur une période de quatre ans. Une première tranche de 4,5 milliards d’euros sera allouée au pays dès le mois de mars. Le Président ukrainien a salué une preuve de la «forte unité» des Etats européens.
Reportage
Le sommet extraordinaire qui a permis de parvenir à cet accord avait été précédé d’une réunion autour de Viktor Orbán, rassemblant le président français Emmanuel Macron, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, ainsi que la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Charles Michel. «Unité. L’ensemble des 27 dirigeants se sont mis d’accord sur une enveloppe supplémentaire de 50 milliards d’euros pour soutenir l’Ukraine dans le cadre du budget de l’UE. Cet accord garantit un financement stable, prévisible et à long terme pour l’Ukraine», s’est félicité ce dernier sur X.
Viktor Orbán a justifié son revirement par le fait d’avoir reçu des «garanties» que l’argent hongrois «ne finirait pas en Ukraine». «Nous avions peur que les fonds dus aux Hongrois et actuellement gelés par la Commission européenne finissent en Ukraine», a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée sur son compte Facebook. Or «nous avons reçu la garantie» que ce ne serait pas le cas, a-t-il ajouté sans plus de détails, saluant aussi la mise en place d’un «mécanisme de contrôle» sur l’utilisation de l’argent par Kyiv. De son côté, le chef d’Etat français a assuré, lors d’une conférence de presse à l’issue du Conseil, que la Hongrie «n’a pas eu de cadeau» en contrepartie de la levée de son véto.
Un appui dont Kyiv a désespérément besoin pour maintenir à flot son économie, alors qu’une enveloppe d’aide américaine est bloquée au Congrès. Le Premier ministre ukrainien, Denys Chmygal, a applaudi dans la foulée le déblocage de l’aide européenne, y voyant une «contribution» à une «victoire commune» contre la Russie. «Les États membres de l’UE montrent une fois de plus leur solidarité et leur unité […] pour aider le peuple ukrainien à résister à la guerre» avec Moscou, a-t-il écrit sur X.
Le compromis trouvé prévoit la possibilité de convoquer un sommet des chefs d’Etat ou de gouvernement dans les deux ans pour examiner la mise en œuvre de ce budget européen pluriannuel.
Mis à jour : à 18 h avec les réactions de Volodymyr Zelensky, Viktor Orbán et Emmanuel Macron.