Vladimir Poutine est un «impérialiste révisionniste» qui fait «un contre-sens historique». Emmanuel Macron a vivement répondu à son homologue russe jeudi 6 mars au soir, à la sortie du sommet européen pour le réarmement afin de soutenir l’Ukraine délaissée par les Etats-Unis. Un peu plus tôt, le chef du Kremlin a estimé qu’il «existe encore des gens qui veulent retourner aux temps de Napoléon, en oubliant comment ça s’est terminé», dans une pique apparemment adressée à Emmanuel Macron. Pour le contexte : l’empereur Napoléon Bonaparte a envahi l’empire russe en 1812, prenant Moscou, mais sa campagne s’est terminée par une retraite désastreuse et en définitive une victoire russe.
«Napoléon menait des conquêtes. La seule puissance impériale que je vois aujourd’hui en Europe s’appelle la Russie», a rappelé Emmanuel Macron. Et le chef de l’Etat d’ajouter de qualifier son homologue russe d’«impérialiste révisionniste de l’histoire et de l’identité des peuples». Insistant sur un «contre-sens historique», Emmanuel Macron a estimé que le président russe avait «sans doute» été «piqué du fait que nous avons démasqué son jeu».
Analyse
Le personnage de Napoléon et la campagne de Russie, avec Moscou en flammes, sont très prégnants dans l’imaginaire russe et sont fréquemment invoqués pour renforcer le patriotisme russe. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a lui comparé Emmanuel Macron à Hitler et Napoléon, qui tous deux ont voulu «conquérir» et «vaincre» la Russie. «Apparemment, il veut la même chose», a-t-il déclaré.
Plus largement, Emmanuel Macron a assuré que si Moscou voulait un cessez-le-feu en Ukraine dans le cadre de ses pourparlers avec les Etats-Unis de Donald Trump, ce ne serait pas pour faire «la paix durable» mais «pour mieux reprendre la guerre». La Russie a dénoncé comme une «menace» le discours d’Emmanuel Macron se disant prêt à des discussions sur une protection de l’Europe par le parapluie nucléaire français et l’accusant de vouloir que la guerre continue.
En parallèle de ces échanges houleux, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a appelé ce vendredi le président de la République française à éviter les «surenchères guerrières». «Le problème, c’est qu’il faut arrêter la psychose qu’on souhaite installer dans la tête des salariés, pour installer l’idée qu’il faut rogner sur nos droits sociaux pour financer les dépenses militaires», a-t-elle poursuivi.