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Conflit

Guerre en Ukraine : Moscou reprend ses frappes aériennes après la fin de la trêve

Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Les gouverneurs de plusieurs régions du sud et de l’est de l’Ukraine ont rapporté des attaques russes tôt ce lundi 21 avril, après une fragile trêve pascale que les deux belligérants s’accusent mutuellement d’avoir violé à de multiples reprises. Donald Trump espère un «accord» dans la semaine.
Un immeuble endommagé par une frappe aérienne à Kostiantynivka, dans la région de Donetsk, le 20 avril 2025. (Romain Pilipey/AFP)
publié le 21 avril 2025 à 9h53

L’accalmie aura été de très courte durée. La Russie a repris ses frappes aériennes sur l’Ukraine après l’expiration de la fragile trêve pascale de trente heures décrétée par Moscou, ont annoncé lundi 21 avril des responsables ukrainiens. «L’armée russe a lancé des drones sur la région» de Dnipropetrovsk, a déclaré le gouverneur de cette région de l’est du pays, Serguiï Lyssak. Une maison a été endommagée et un incendie s’est déclaré dans une fabrique alimentaire, mais aucun blessé n’a été signalé, a-t-il précisé sur Telegram.

Vitaliï Kim, gouverneur de la région de Mykolaïv, dans le sud de l’Ukraine, a lui aussi informé que les attaques aériennes russes avaient également repris dans cette région. «Le matin du 21 avril, vers 4 h 57, l’ennemi a attaqué la ville avec des missiles, dont le type est en cours de détermination. Il n’y a pas eu de victimes ni de dégâts», a écrit le gouverneur sur la même messagerie.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui avait accepté la trêve annoncée par Vladimir Poutine, a assuré ce lundi que les forces russes avaient violé le cessez-le-feu près de 3 000 fois tout en soulignant qu’elles n’avaient procédé à aucun raid aérien sur cette période. Zelensky avait dans ce contexte proposé une prolongation de trente jours de la trêve sur les frappes de drones et de missiles de longue portée contre les infrastructures civiles.

Le gouverneur de la région de Tcherkassy, dans le centre du pays, Igor Taburets, a aussi fait état de frappes de drones. «Dans notre ciel, huit drones russes ont été détruits par les forces et moyens de défense aérienne», a-t-il relayé, toujours sur Telegram. «Une infrastructure a été endommagée», a ajouté le gouverneur, précisant qu’aucun blessé n’est à déplorer. Volodymyr Zelensky avait auparavant signalé des «opérations russes» dans les secteurs de Pokrovsk et de Siversk, sur le front oriental, reprochant à l’armée russe de «continuer d’utiliser des armes lourdes».

Négociations dans l’impasse

Du côté de la Russie, le ministère de la Défense a fait état de tentatives infructueuses des soldats ukrainiens «d’attaquer les positions russes» dans les secteurs de Soukha Balka et de Bagatyr dans la région de Donetsk, dans l’Est. Les autorités russes ont aussi évoqué des actions militaires ukrainiennes contre les régions russes frontalières de Briansk, Koursk et Belgorod, dans lesquelles «des civils ont été tués ou blessés».

Concernant le cessez-le-feu, qui a expiré dimanche à 22 heures, que Russes et Ukrainiens se sont accusés mutuellement d’avoir violé, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a précisé aux agences de presse russes que Vladimir Poutine n’avait «donné aucun ordre» pour le prolonger.

Dans un bref message diffusé sur son réseau Truth Social, Donald Trump a déclaré néanmoins dimanche espérer un accord «dans la semaine» entre la Russie et l’Ukraine. «Toutes deux pourront ensuite faire de bonnes affaires avec les Etats-Unis d’Amérique, qui sont en plein essor, et gagner une fortune !», a écrit le président américain. Vendredi, Donald Trump avait tout au contraire menacé de se retirer des négociations, faute de progrès rapides dans les discussions séparées que ses lieutenants ont engagées depuis plusieurs semaines avec Kyiv et avec Moscou.

Même si l’intensité des combats a diminué, les accusations croisées démontrent la difficulté d’imposer une cessation, même courte, des hostilités plus de trois ans après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Des tentatives d’instaurer un cessez-le-feu ont déjà eu lieu à deux reprises depuis le début du conflit en Ukraine, en avril 2022 et en janvier 2023, mais elles ont échoué face au refus de Moscou pour la première et de Kyiv pour la seconde de faire taire les armes.

La trêve de ce week-end a été décrétée au moment où la Russie a revendiqué avoir repris la quasi-totalité – 99,5 % – des territoires occupés par les Ukrainiens dans la région russe de Koursk depuis l’été 2024. Une progression qui replacerait à nouveau en totalité le front sur le sol ukrainien.