L’armée russe continue de progresser en Ukraine, et toujours plus rapidement. Ce mercredi 13 août, la Russie a revendiqué la prise de deux localités dans la région de Donestk, secteur stratégique de l’est du pays. Le ministère russe assure, dans un communiqué, que ses unités ont pris deux villages (Nykanorivka et Souvorové) situées au sud-ouest de la ville-garnison de Dobropillia. Ces localités se trouvent à quelques kilomètres au sud d’une importante et rapide avancée des troupes russes, signalées mardi par l’armée de Kyiv et des observateurs militaires ukrainiens. L’armée russe assure par ailleurs avoir réalisé mardi sa plus large avancée en 24 heures en territoire ukrainien depuis plus d’un an avec 110 km² supplémentaires conquis par rapport à la veille.
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Une carte du front, publiée par le site d’analyse militaire DeepState, proche de l’armée ukrainienne, montre un étroit couloir toujours sous contrôle russe dans cette zone. Ce qui menace Dobropillia, localité qui se situe elle-même au nord-ouest de Pokrovsk, une ville minière épicentre des combats depuis des mois et dont la Russie tente de s’emparer depuis un an et demi. Les prises de ces deux communes feraient monter le danger pour les deux dernières grandes villes tenues par Kyiv dans la région, Sloviansk et Kramatorsk. Or cette zone est un centre logistique important du front.
Evacuations
Ce mercredi en début d’après-midi, le gouverneur de la région orientale de Donetsk, Vadym Filachkine, a annoncé l’«évacuation obligatoire de familles avec enfants» dans une dizaine de localités, signe de la dégradation de la situation. Selon lui, quelque 1 150 enfants se trouvent encore dans la zone concernée. La veille, Volodymyr Zelensky avait confirmé que des «groupes» de soldats russes avaient progressé près de Dobropillia sur une profondeur d’environ dix kilomètres. Mais il avait aussi minimisé leur force, en assurant qu’il s’agissait de fantassins sans équipements lourds qui seraient «prochainement» détruits.
Les forces de Kiyv, moins nombreuses et moins bien équipées que celle du Kremlin, sont sur la défensive depuis des mois, en particulier dans la région de Donetsk, la priorité de Moscou qui en revendique l’annexion depuis septembre 2022. Elle est donc le principal théâtre des affrontements entre Russes et Ukrainiens depuis deux ans : environ 70 % des avancées russes en 2025 ont été opérées sur cette partie du front.
Depuis avril, l’armée russe progresse chaque mois plus vite que le précédent. Au 12 août, elle avait avancé de plus de 6 100 kilomètres carrés sur les 365 derniers jours, soit quatre fois plus que lors des 365 précédents. Cela ne représente toutefois que 1 % du territoire ukrainien d’avant-guerre, incluant la Crimée et le Donbass.
Sommet Poutine-Trump en vue
Les avancées récentes soulèvent la possibilité d’une percée favorable au Kremlin avant le sommet très attendu entre Vladimir Poutine et son homologue américain, en Alaska le 15 août, pour discuter d’un possible règlement du conflit. Les dirigeants européens ont d’ailleurs organisé ce mercredi une visioconférence avec Donald Trump et Volodymyr Zelensky s’est rendu spécialement à Berlin pour y participer. Ils tentent de peser sur le président des Etats-Unis pour qu’il axe les négociations dans un sens favorable à l’Ukraine.
L’une des solutions évoquées par Washington serait un échange de territoires entre les deux pays (sans plus de précisions à ce stade). Cette proposition est balayée par Kyiv et ses alliés européens.