Rarement Volodymyr Zelensky aura été aussi dithyrambique. Dans une interview de trois heures accordée au podcasteur américain Lex Fridman et publiée dimanche, le président Ukrainien a dit vouloir s’accorder avec Donald Trump pour mettre fin à la guerre qui fait rage depuis bientôt trois ans dans son pays. «Je compte vraiment sur lui, a martelé Zelensky en ukrainien, répondant à des questions posées en russe par Fridman. Trump et moi parviendrons à un accord – et je suis sûr qu’il pourra offrir des garanties fortes de sécurité avec l’Europe –, et ensuite nous pourrons parler aux Russes.» Et encore : «Nous nous accordons avec lui sur comment mettre fin à la guerre, comment stopper Poutine.»
«Il a suffisamment de pouvoir pour mettre la pression sur lui, sur Poutine», a ajouté le président ukrainien. Il avait déjà assuré jeudi dans une interview télévisée que Donald Trump, de par son caractère «imprévisible», pourrait être «décisif» dans cette guerre.
«Cela montre l’influence de Donald Trump»
Pour Volodymyr Zelensky, qui ne tarit désormais pas d’éloges envers Donald Trump, son futur homologue américain est bien plus influent que ses prédécesseurs, et notamment que Joe Biden. «Je vois à présent que quand je parle de quelque chose avec Donald Trump - que ce soit en personne ou au téléphone -, tous les dirigeants européens me demandent ‘“Comment ça s’est passé ?” dit-il. Cela montre l’influence de Donald Trump, et cela n’est jamais arrivé auparavant avec un président américain, de ma propre expérience. […] Cela vous donne confiance qu’il puisse mettre fin à cette guerre.»
Volodymyr Zelensky a aussi assuré que Donald Trump l’avait emporté face à Kamala Harris car «il était bien plus fort». Et dit «adorer le message du président Trump quand il parle» : «Je pense que nous partageons cette idée de paix grâce à la force qui est très importante.» Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier suscite à Kyiv l’espoir de décisions fortes après bientôt trois ans d’invasion russe, mais aussi la crainte d’une baisse du soutien financier et militaire américain, que le dirigeant républicain a critiqué à de nombreuses reprises.
Le président ukrainien a longtemps refusé de négocier une fin de la guerre avec Vladimir Poutine, mais il a récemment adouci sa position, acceptant notamment de renoncer temporairement à tenter de reprendre les territoires conquis par Moscou, en échange de garanties de sécurité de l’Otan et d’une augmentation des livraisons d’armes à Kyiv. Dans son interview parue dimanche, il a dit prier pour que Donald Trump ne retire pas les Etats-Unis de l’Otan – comme le républicain l’a menacé – car un tel retrait représenterait «le plus gros risque» pour la sécurité en Europe, selon le président ukrainien.
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Volodymyr Zelensky a également dit ne pas vouloir «la même situation qu’avec Biden», affirmant que les sanctions envers la Russie et les livraisons d’armes à l’Ukraine étaient arrivées trop tard. Interrogé sur sa venue éventuelle aux Etats-Unis le 20 janvier pour l’investiture de Donald Trump, le président ukrainien a déclaré qu’il aimerait pouvoir y assister «selon ce qui se passe à ce moment-là dans la guerre», mais qu’il attendait pour cela une invitation formelle du futur président américain.