Un journaliste français a été tué en Ukraine alors qu’il couvrait l’évacuation de Sievierodonetsk, ville où se concentrent les assauts russes depuis plusieurs jours. Il s’agit de Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste reporter d’images qui travaillait notamment pour BFM TV, a confirmé Emmanuel Macron cet après-midi. «A bord d’un bus humanitaire, aux côtés de civils contraints de fuir pour échapper aux bombes russes, il a été mortellement touché», a précisé le président de la République sur Twitter. Dans la soirée, le parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé l’ouverture d’une enquête pour «crimes de guerre».
Journaliste, Frédéric Leclerc-Imhoff était en Ukraine pour montrer la réalité de la guerre. À bord d’un bus humanitaire, aux côtés de civils contraints de fuir pour échapper aux bombes russes, il a été mortellement touché.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) May 30, 2022
Frédéric Leclerc-Imhoff était âgé de 32 ans et travaillait depuis six ans pour BFM TV. La chaîne a annoncé sa disparition et exprimé son «immense douleur». Elle précise qu’il était accompagné d’un autre journaliste reporter, Maxime Brandstaetter, qui a été «légèrement blessé» et évacué vers la ville de Dnipro. Leur traductrice, Oksana Leuta, qui était également dans ce convoi humanitaire est quant à elle saine et sauve. La Société des journalistes (SDJ) de BFM TV a publié un communiqué exprimant «sa profonde tristesse» suite à la mort de ce reporter décrit comme «joyeux, enthousiaste, bienveillant courageux et un formidable journaliste».
La ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, justement en visite en Ukraine ce lundi, exige «une enquête transparente». Elisabeth Borne a également réagi à la nouvelle : «Informer ne devrait coûter aucune vie. Mes sincères condoléances à ses proches, à la rédaction de BFM TV et à tous les journalistes. Nous sommes à vos côtés.»
#Ukraine | Décès du journaliste Frédéric Leclerc-Imhoff
— France Diplomatie🇫🇷🇪🇺 (@francediplo) May 30, 2022
Lire la déclaration de @MinColonna → https://t.co/prRmoK41wS pic.twitter.com/iHFJNemp69
C’est Serhiy Haidaï, le gouverneur régional de Louhansk, qui avait plus tôt dans la journée relaté la mort de ce jeune reporter qui était accrédité et faisait des reportages dans la zone. «Aujourd’hui, notre véhicule blindé d’évacuation allait récupérer 10 personnes dans la zone et a essuyé le feu ennemi, peut-on lire dans son communiqué publié ce lundi sur canal Telegram. Des éclats d’obus ont percé le blindage de la voiture, une blessure mortelle au cou a été reçue par un journaliste français accrédité qui faisait des reportages sur l’évacuation.»
Cité par l’agence de presse Tass, le relais de la propagande du Kremlin, un officier de la milice russe de la république populaire de Louhansk, Andrey Marochko, a accusé Frédéric Leclerc-Imhoff d’avoir «livré des armes et des munitions aux positions des unités armées ukrainiennes». Allant même jusqu’à affirmer qu’il était «tout à fait possible de le qualifier de mercenaire étranger». Une nouvelle démonstration de déni de la part des soutiens de Vladimir Poutine.
Mises à jour : ajout ce lundi à 18 heures de la réaction d’un officier de la milice russe de la république populaire de Louhansk, Andrey Marochko et à 21 h 15 avec l’ouverture d’une enquête par le Pnat.