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Invasion russe

Guerre en Ukraine : Volodymyr Zelensky dit vouloir la fin de la guerre en 2025 par des «moyens diplomatiques»

Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Dans une interview diffusée par la radio ukrainienne ce samedi 16 novembre, le président ukrainien a affirmé vouloir «tout faire» pour obtenir la fin de la guerre dans son pays en 2025 par «des moyens diplomatiques».
Le président ukrainien, le 16 octobre 2024. (Andrii Nesterenko/Reuters)
publié le 16 novembre 2024 à 17h42

La récente victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine a relancé le débat sur les négociations entre l’Ukraine et la Russie. Ce samedi 16 novembre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé vouloir «tout faire» pour obtenir la fin de la guerre dans son pays en 2025 par «des moyens diplomatiques».

Dans une interview diffusée par la radio ukrainienne, le chef de ce pays en guerre depuis bientôt trois ans a également évoqué une situation «vraiment compliquée» sur le front est, des zones où l’armée russe progresse rapidement, face à des troupes ukrainiennes moins nombreuses et moins bien armées. L’armée russe avance face aux troupes ukrainiennes, car le réapprovisionnement en armes et en nouvelles recrues est «lent», a expliqué le président ukrainien, tout en soulignant les lourdes pertes humaines de Moscou.

«Nous devons tout faire pour que cette guerre prenne fin l’année prochaine. Nous devons y mettre fin par des moyens diplomatiques», a-t-il martelé. Il a par ailleurs estimé que son homologue russe Vladimir Poutine cherchait à sortir de son «isolement politique» en parlant à des dirigeants, mais «Poutine ne veut pas du tout la paix».

«Si nous ne parlons qu’avec Poutine […] je pense que l’Ukraine part perdante pour ces négociations»

Le débat sur d’éventuelles négociations de paix, longtemps balayé par Volodymyr Zelensky, s’est intensifié ces dernières semaines sur fond d’avancées russes rapides dans le Donbass, dans l’est de l’Ukraine, et de tergiversations occidentales sur l’aide militaire à fournir à Kyiv. Les positions des deux camps restent néanmoins opposées : l’Ukraine exclut la cession des territoires occupés par l’armée russe, tandis que le Kremlin la pose comme condition.

Interrogé sur les conditions nécessaires à l’ouverture de négociations, Volodymyr Zelensky a fait un appel du pied à ses partenaires occidentaux. Selon lui, le retour des pourparlers ne serait possible que si «l’Ukraine n’est pas seule avec la Russie» et si elle est «forte», comprendre soutenue par ses alliées.

«Si nous ne parlons qu’avec Poutine, qu’avec un meurtrier, et que nous nous trouvons dans les conditions actuelles, non renforcées par certains éléments importants, je pense que l’Ukraine part perdante pour ces négociations», a dit Volodymyr Zelensky. D’après le dirigeant, cela ne mènerait pas à «une fin juste» pour la guerre, déclenchée par l’invasion russe de février 2022.

Ce samedi, les pays du G7 ont eux estimé samedi que la Russie restait «l’unique obstacle à une paix juste et durable». «Nous restons solidaires pour contribuer à la lutte pour la souveraineté, la liberté, l’indépendance, l’intégrité territoriale et la reconstruction» de l’Ukraine, indique une déclaration diffusée par l’Italie qui préside le G7 cette année.

Depuis la victoire du républicain Donald Trump à l’élection présidentielle de novembre, une des principales craintes de Kyiv est de perdre le soutien des Etats-Unis, une aide essentielle pour son armée. Le milliardaire de 78 ans a souvent critiqué l’aide apportée par son pays à l’Ukraine et a assuré pouvoir résoudre le conflit en «24 heures» sans jamais détailler sa méthode.

L’appel entre Olaf Scholz et Vladimir Poutine qui agace Kyiv

Volodymyr Zelensky redoute d’être contraint à des négociations défavorables à l’Ukraine alors que les troupes nord-coréennes combattent aux côtés des soldats russes. Le ministre japonais des Affaires étrangères, Takeshi Iwaya, en visite en Ukraine ce samedi, a affirmé que la participation nord-coréenne aurait un impact «extrêmement significatif» sur la sécurité de l’est de l’Asie. Dans son adresse quotidienne à la nation, le président ukrainien a affirmé que «la Russie enseigne la guerre moderne à la Corée du Nord, ce qui peut entraîner une déstabilisation plus large».

En matière de déstabilisation, Kyiv s’est également agacé vendredi d’une conversation téléphonique entre le chancelier allemand Olaf Scholz et Vladimir Poutine, le premier entretien depuis près de deux ans entre les deux dirigeants. Le chancelier allemand a demandé à la Russie de montrer sa «volonté d’entamer des négociations avec l’Ukraine en vue d’une paix juste et durable», selon le gouvernement allemand. Vladimir Poutine en a lui profité pour rappeler à Olaf Scholz qu’un accord de paix avec l’Ukraine devrait tenir compte des «nouvelles réalités territoriales», selon le Kremlin.

La Russie répète régulièrement être ouverte à des négociations mais avec des «concessions» de la part de Kyiv : la cession des territoires ukrainiens que Moscou a annexés en 2022 sans les contrôler totalement. Le ministère russe de la Défense a par ailleurs revendiqué ce samedi la prise de deux nouveaux villages de la région de Donetsk.