Une inflexion majeure alors que Kyiv a jusqu’à présent toujours exclu de céder des territoires en échange de la paix. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est dit prêt vendredi 29 novembre à accepter des garanties de protection de l’Otan limitées dans un premier temps aux territoires contrôlés par Kyiv - l’armée russe occupe un cinquième du pays -, si un tel accord pouvait offrir la sécurité au reste de l’Ukraine et mettre fin aux combats.
«Si nous voulons mettre fin à la phase chaude de la guerre, nous devons placer sous l’égide de l’Otan le territoire de l’Ukraine que nous contrôlons», a déclaré le président à la chaîne britannique Sky News, selon une traduction en voix off de ses propos en anglais. «C’est ce que nous devons faire rapidement, et ensuite l’Ukraine pourra récupérer l’autre partie de son territoire par des voies diplomatiques», a-t-il ajouté.
Interview
De son côté, Vladimir Poutine exige que l’armée ukrainienne se retire de davantage de territoires et se refuse à toute adhésion de son adversaire à l’Otan. Moscou contrôle environ 18 % du territoire internationalement reconnu de l’Ukraine, y compris la péninsule de Crimée qu’elle a annexée en 2014. La Russie a aussi annexé les régions de Donetsk, Kherson, Lougansk et Zaporijjia, même si elle ne les contrôle pas entièrement.
Les forces russes ont engrangé ces dernières semaines, à une vitesse inédite depuis début 2022, des gains territoriaux face à une armée ukrainienne affaiblie.
Et le conflit s’est récemment intensifié avec des frappes massives sur les territoires contrôlés par Kiev, le président russe Vladimir Poutine menaçant de frapper des centres de décision de la capitale ukrainienne avec son nouveau missile «Orechnik» en réponse à l’envoi de missiles fournis par les Etats-Unis et le Royaume-Uni sur le territoire russe.
Incertitudes sur le soutien américain
L’administration de Joe Biden a renforcé son soutien à Kiev depuis que Donald Trump a remporté l’élection, en transférant davantage d’armes et en autorisant l’Ukraine à tirer des missiles à longue portée sur le territoire russe.
Donald Trump a toutefois critiqué l’aide américaine à Kiev et a affirmé, pendant sa campagne, qu’il pourrait mettre fin au conflit en quelques heures, sans toutefois dire comment.