Une main tendue ? Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est dit ce mardi 22 avril partant à l’idée de rencontrer son homologue Donald Trump au Vatican cette semaine. Tous deux y sont attendus samedi 26 avril pour assister aux obsèques du pape François. «Oui, je voudrais, je suis prêt. Nous sommes toujours prêts à rencontrer nos partenaires américains», a assuré Zelensky lors d’une conférence de presse à Kyiv.

La dernière rencontre entre Trump et Zelensky, en février, avait été marquée par une joute verbale largement médiatisée. Le président ukrainien avait même fini par quitter la Maison Blanche prématurément. Depuis, ses relations avec l’administration Trump restent tendues. Sous Joe Biden, une aide militaire américaine avait été accordée à l’Ukraine, sans qu’elle ne soit renouvelée par Trump à son arrivée au pouvoir.

«Nous n’avons pas eu pour l’instant l’opportunité de trouver un accord avec les Etats-Unis sur une nouvelle aide ou de discuter des détails», a d’ailleurs rappelé Zelensky ce mardi, précisant que Kyiv n’avait pas encore reçu la réponse à sa proposition d’acheter aux Etats-Unis dix systèmes de défense aérienne Patriot.

Volodymyr Zelensky a également souligné que l’Ukraine était ouverte à des négociations directes avec Moscou, mais seulement après l’entrée en vigueur d’un «cessez-le-feu». Si cette condition est respectée, «nous sommes prêts à nous asseoir [pour discuter, ndlr] sous n’importe quel format».

Dans ce contexte, l’émissaire de Trump, Steve Witkoff, prévoit une nouvelle visite en Russie cette semaine, a déclaré ce mardi le Kremlin. Il est attendu à Moscou dans les prochains jours. Une annonce qui intervient à la veille d’une nouvelle rencontre entre Américains, Ukrainiens et Européens prévue mercredi à Londres, pour obtenir un cessez-le-feu.

Si la visite de Witkoff se confirme, il s’agirait de sa quatrième venue en Russie depuis la relance des relations russo-américaines initiée, mi-février, par Donald Trump. Le président américain, qui veut mettre un terme au plus vite au conflit, avait dit dimanche dernier espérer un accord «dans la semaine» entre Moscou et Kyiv, sans dévoiler les contours de cet engagement hypothétique.

Mais Trump semble s’impatienter et son secrétaire d’État, Marco Rubio, a mis la pression sur les deux belligérants la semaine dernière, assurant que Washington pourrait «passer à autre chose» et se retirer des négociations faute de résultat.

Mais les Etats-Unis n’ont pas utilisé l’ensemble des moyens à leur disposition pour mettre la pression sur la Russie dans les négociations en cours pour un cessez-le-feu, a estimé ce mardi la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas. «Ils ont des outils entre leurs mains pour véritablement mettre la pression sur la Russie», a-t-elle déclaré dans un entretien à l’AFP. «Pourquoi n’utilisent-ils pas tous les outils pour véritablement mettre fin à cette guerre ?»

Selon Kaja Kallas, la trêve de Pâques, décrétée par Moscou mais qui n’a pas donné lieu à une cessation des hostilités en Ukraine, n’était qu’une ruse pour éviter que Donald Trump ne «perde patience». «Ils n’ont pas respecté la trêve. Il est clair que la Russie se livre à des jeux, essaye de gagner du temps et ne veut pas vraiment la paix.»