La séquence fleure bon la mise en scène orchestrée par Moscou : dans la soirée du 19 septembre, les responsables séparatistes de Donetsk et Louhansk ont diffusé une vidéo dans laquelle ils s’entendaient pour tenir un référendum d’annexion à la Russie. «Il est temps d’effacer la frontière inexistante entre nos Etats, comme elle l’a été depuis longtemps dans nos cœurs», ont déclaré des officiels séparatistes. C’est finalement dès vendredi, et jusqu’à mardi, que les deux régions organiseront ce vote à l’issue connue à l’avance. Les séparatistes de l’oblast de Kherson ont également réclamé leur scrutin, sans que Moscou ne confirme que la région, dont la capitale se trouve désormais sur une ligne de front, sera également concernée.
Serpents de mer
Fini les annonces venues de Kherson, de Donetsk, de Louhansk et de Moscou sur des référendums devenus serpents de mer, systématiquement reportés à cause d’avancées ukrainiennes imprévues. Le Kremlin franchit le pas et ose l’annexion expresse de territoires qu’il ne contrôle que partiellement. Lundi, l’armée ukrainienne est entrée dans un premier village de la région de Louhansk, une alerte rouge pour Vladimir Poutine. Le pari d’un vote dans ce contexte est d’autant plus risqué pour le chef du Kremlin qu’il représente avant toute chose une fuite en avant d’un Kremlin contraint de revenir à ses ambitions de 2014, soit le contrôle des régions administratives de Louhansk et Donetsk.
Décryptage
Une voix, dont on ne sait plus trop si elle a une valeur officielle o