Il y a des bombardements qui marquent différemment la conscience, après deux ans de fracas. C’est le cas de l’attaque qui s’est déroulée le matin du jeudi 23 mai à Kharkiv, lorsque trois missiles de type S-300 tirés depuis le territoire russe se sont abattus sur l’usine Factor-Druk, dans le quartier Osnovianskyi. Instantanément, le bâtiment est pulvérisé par les ondes de choc. 50 employés travaillent alors sur le site, surtout des femmes. Sept personnes sont tuées, vingt blessées. Nouvelles victimes d’une avancée militaire russe qui dure depuis la mi-mai. Et que l’armée ukrainienne aurait enfin «arrêté» cette semaine selon le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, en route pour Kharkiv ce vendredi.
Les ouvriers du livre étaient en train d’imprimer de la littérature pour enfants, a précisé Serhii Bolvinov, chef-enquêteur à la police régionale de Kharkiv, indiquant que les corps étaient tellement calcinés que seuls deux ont pu être identifiés. «Ces cinq femmes et deux hommes ne faisaient que leur travail, ajoute le policier. Cette imprimerie produisait des manuels scolaires, des journaux, des magazines, etc. Maintenant, nous n’avons plus une seule entreprise de ce type à Kharkiv.» Selon les premières estimations, 50 000 livres ont été détruits par le feu, d