«Je n’oublierai jamais ce son de ma vie.» Mary, la trentaine, se sent comme paralysée par le hurlement strident d’une alarme qui résonne à travers la ville de Stepanakert, dans le Haut-Karabakh. Depuis hier, la «capitale» de cette enclave séparatiste à majorité arménienne, disputée depuis plus de trente ans entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, est la cible d’une opération militaire d’envergure menée par les forces armées azerbaïdjanaises. «On a entendu des tirs, des bombes. Je voyais la fumée d’explosions depuis le balcon de mon appartement, raconte Mary encore sous le choc. Alors on s’est réfugiés dans des abris, dans les sous-sols des immeubles.»
Dans le noir complet, femmes, enfants et personnes âgées tentent de se réconforter. Le souvenir des dernières attaques est encore là. A l’automne 2020, une guerre de six semaines avait fait rage au Haut-Karabakh, et l’Azerbaïdjan avait repris des zones stratégiques aux séparatistes. Plus récemment, les populations arménienne