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Libération
Conflit

Haut-Karabakh : des milliers de réfugiés entrent en Arménie

Près de 5 000 réfugiés du Haut-Karabakh sont arrivés depuis dimanche 24 septembre, d’après un communiqué du gouvernement arménien.
Des réfugiés venus du Haut-Karabakh dans le centre humanitaire de Goris, en Arménie, dimanche. (Irakli Gedenidze/Reuters)
publié le 25 septembre 2023 à 14h13

Quelques jours après le cessez-le-feu au Haut-Karabakh, des civils commencent à quitter le territoire en masse. «A la date du 25 septembre, à midi, 4 850 personnes déplacées de force sont entrées en Arménie à partir du Haut-Karabakh», a annoncé le gouvernement arménien ce lundi à la mi-journée. Les premières arrivées d’habitants de ce territoire majoritairement peuplé d’Arméniens ont eu lieu la veille, dimanche 24 septembre. Les réfugiés affluent au poste-frontière arménien de Kornidzor après une offensive victorieuse de l’armée azerbaïdjanaise contre les forces séparatistes la semaine dernière.

Le centre humanitaire installé dans la ville arménienne de Goris ne désemplit pas depuis dimanche. Des réfugiés ont afflué toute la nuit pour se faire enregistrer, trouver une solution d’hébergement ou de transport vers d’autres régions d’Arménie. Il s’agit pour une bonne part de personnes qui ont perdu leurs maisons. Les autorités du Haut-Karabakh ont annoncé dimanche que les civils dont les logements auraient été rendus inhabitables par les derniers combats seraient transférés en Arménie avec l’aide des soldats de maintien de la paix russes, présents sur le territoire depuis la précédente guerre de l’automne 2020.

L’Azerbaïdjan s’est quant à lui engagé à permettre aux rebelles qui rendraient leurs armes de se diriger vers l’Arménie. Une fuite massive de la population locale est attendue alors que les forces azerbaïdjanaises resserrent leur emprise. En cause, l’angoisse évidente des quelque 120 000 habitants du Haut-Karabakh, dont beaucoup redoutent un «nettoyage ethnique», pour reprendre les mots de l’ambassadeur arménien, Andranik Hovhannisyan, devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, jeudi. Mais aussi une situation humanitaire très tendue, alors que la «capitale» Stepanakert est privée d’électricité et de carburant et que sa population manque de nourriture et de médicaments.