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Pourparlers

Haut-Karabakh : l’Azerbaïdjan et les séparatistes arméniens annoncent un cessez-le-feu

Au lendemain du lancement par Bakou d’une opération militaire d’envergure, une trêve est entrée en vigueur ce mercredi 20 septembre dans cette région disputée par l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

Des explosions dans les environs de la ville de Stepanakert, mardi 19 septembre 2023. (Marut Vanyan/AFP)
Publié le 20/09/2023 à 12h31

Une trêve fragile. 24 heures après le début des combats, les séparatistes arméniens du Haut-Karabakh ont annoncé ce mercredi 20 septembre qu’ils déposaient les armes dans le cadre d’un cessez-le-feu négocié avec l’Azerbaïdjan et entré en vigueur 11 heures, heure de Paris.

«Un accord a été conclu sur le retrait des unités et des militaires restants des forces armées de l’Arménie […] et sur la dissolution et le désarmement complet des formations armées de l’Armée de défense du Nagorny-Karabakh», explique la présidence séparatiste dans un communiqué. Elle a annoncé en outre que de premiers pourparlers concernant «la réintégration» du territoire sécessionniste à l’Azerbaïdjan se dérouleraient jeudi dans la ville azerbaïdjanaise de Yevlakh.

Selon les séparatistes et Bakou, cet accord a été trouvé après une médiation des forces russes de maintien de la paix, déployées sur place depuis fin 2020 et la fin d’une guerre de six semaines remportée par l’Azerbaïdjan.

Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a confirmé, dans la foulée des séparatistes, que les forces du Karabakh seraient désarmées et qu’une trêve entrait en vigueur. «Les unités militaires de l’Arménie dans le district du Karabakh en Azerbaïdjan et les groupes armés illégaux arméniens déposent les armes, quittent leurs positions et leurs postes et sont entièrement désarmés», assure le ministère, citant les conditions de l’accord.

Selon le ministère, les forces armées arméniennes devront quitter le Haut-Karabakh et les forces séparatistes «sont dissoutes», tandis que «toutes les armes et les équipements lourds» doivent être rendus. La présidence azerbaïdjanaise a, elle, confirmé la tenue des négociations jeudi dans la ville azerbaïdjanaise de Yevlakh.

En revanche, si l’Arménie a «pris note de la décision des autorités du Karabakh de cesser les hostilités et de déposer les armes», le pays affirme «ne pas avoir participé» à la rédaction de l’accord de cessez-le-feu, a déclaré mercredi son Premier ministre Nikol Pachinian, lors d’une adresse à la nation à la télévision. Il a ajouté que l’Arménie n’avait plus d’unités militaires dans la région depuis août 2021

Une trentaine de morts et plus de 200 blessés

L’Azerbaïdjan a lancé mardi une opération militaire d’envergure pour reprendre cette région qui échappait à son contrôle depuis plus de trente ans et la proclamation d’indépendance, à la dissolution de l’URSS, de séparatistes soutenus par l’Arménie.

Depuis le début de l’offensive, mardi 19 septembre à la mi-journée, au moins 32 personnes ont été tuées selon l’Arménie, dont sept civils. Le pays, par la voix de la responsable nommée par les autorités en charge de la protection des droits humains, parle également de «plus de 200 blessés» dont 35 civils.