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Conflit

Haut-Karabakh : le contingent russe a commencé son retrait

Quelques 2 000 soldats russes avaient été placés en 2020 pour maintenir la paix et le retrait des troupes séparatistes arméniennes. Sept mois après la reconquête de l’enclave par l’Azerbaïdjan, la Russie confirme lever le camp.
Un soldat russe de la force de maintien de la paix à l'extérieur de la ville de Stepanakert le 29 novembre 2020, après six semaines de combats entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. (Karen Minasyan/AFP)
publié le 17 avril 2024 à 14h27

Ils lèvent le camp. Les militaires russes déployés dans le Haut-Karabakh depuis l’automne 2020 ont amorcé leur retrait, a annoncé ce mercredi 17 avril le Kremlin, sept mois après la reconquête par l’Azerbaïdjan de cette enclave contrôlée pendant trois décennies par des séparatistes arméniens. «Oui, c’est effectivement le cas», a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, confirmant des informations des médias azerbaïdjanais. Hikmet Hajiev, un conseiller du président azerbaïdjanais Ilham Aliev, a affirmé que la décision du retrait avait été prise au «plus haut» niveau entre Bakou et Moscou.

«Le processus a commencé. Les ministères de la Défense de l’Azerbaïdjan et de la Russie mènent les opérations nécessaires pour mettre en œuvre cette décision», a-t-il indiqué, cité par l’agence de presse officielle Azertag. A l’automne 2020, une guerre de six semaines avait opposé l’Azerbaïdjan et les séparatistes soutenus par l’Arménie pour le contrôle du Haut-Karabakh, faisant 6 500 morts.

Cette guerre s’était soldée par une lourde défaite des forces arméniennes, qui avaient dû céder d’importants territoires. La Russie avait alors déployé une force de maintien de la paix composée de 2 000 soldats pour faire respecter les termes du cessez-le-feu et le retrait des troupes séparatistes. En septembre 2023, l’Azerbaïdjan a mené une nouvelle offensive éclair et s’est emparé de l’ensemble du Haut-Karabakh, sans que les forces russes n’interviennent, mettant fin à trois décennies de conflit pour le contrôle de l’enclave.

Des pourparlers compliqués

L’Arménie avait alors vivement dénoncé l’inaction de son allié russe, longtemps considéré comme l’arbitre traditionnel dans le Caucase, et s’est depuis rapprochée des Occidentaux. Les États-Unis, l’Union européenne et la Russie ont tenté de jouer les médiateurs pour la signature d’un traité de paix réglant les disputes territoriales entre Bakou et Erevan, mais les pourparlers ne montrent guère d’avancées concrètes.

Bakou revendique huit villages détenus par l’Arménie et réclame la création d’un couloir terrestre à travers la région arménienne de Siounik (Sud) afin de relier l’Azerbaïdjan à son enclave du Nakhitchevan, puis à la Turquie, son allié. De son côté, Erevan demande l’enclave d’Artsvashen (Bashkend en azéri), située en territoire azerbaïdjanais et contrôlée par Bakou depuis les années 1990, ainsi que les zones conquises par l’Azerbaïdjan au cours des trois dernières années et qui se trouvent à l’intérieur des frontières arméniennes.