«Il nous reste un peu de farine, mais je ne sais pas combien de temps ça va durer.» Anush, travailleuse sociale à Stepanakert, la capitale du Haut-Karabakh, peine à rationner ce qui lui reste de nourriture. Dans ce territoire disputé entre l’Azerbaïdjan et les forces séparatistes arméniennes, l’offensive azerbaïdjanaise de mardi 19 septembre a pris les civils de court, leur donnant l’impression de vivre l’épilogue brutal de trente années de conflit. Anush, confinée depuis trois jours au sous-sol de son immeuble, est sortie chercher de la nourriture et de l’eau. «On vivait déjà sous blocus depuis huit mois, raconte la jeune femme. Mais maintenant c’est encore pire, car des milliers de déplacés arrivent à Stepanakert, sans maison, et le ventre vide.»
Dans la ville où les tirs ne résonnent plus que de manière sporadique, les habitants s’entraident. La première urgence : trouver un toit pour les milliers de personnes évacuées des localités visées par les frappes. Les administrations, l’hôpital, les écoles sont occupés par des milliers de déplacés. En bruit de fond derrière les mess