Jusqu’à présent, la France était dans une situation inhabituelle de surcapacité : l’offre d’hébergement excédait largement la demande. Mais la guerre s’installant dans la durée, le nombre de réfugiés ukrainiens n’a cessé d’augmenter et dépasse aujourd’hui les 2,5 millions. Et, bien que l’Hexagone ne soit pas une destination privilégiée par rapport à l’Allemagne, qui accueille déjà plus de 100 000 Ukrainiens, le nombre de réfugiés a fortement augmenté depuis mardi. A raison de 3 000 nouvelles arrivées quotidiennes, le gouvernement anticipe désormais de devoir accueillir 100 000 exilés dans les prochaines semaines.
Actuellement, 3 800 Ukrainiens sont hébergés en France, le plus souvent par des amis ou des connaissances. Les autres sont en transit vers d’autres pays : Grande-Bretagne, Espagne ou Portugal. Mais les autorités se préparent à passer à l’étape suivante : loger des familles le temps de la guerre, et non pas seulement quelques semaines. «On travaille avec deux objectifs : prendre en charge les personnes qui arrivent maintenant et être capable d’accueillir plus de monde rapidement, explique à Libération la ministre du Logement, Emmanuelle Wargon. Compte tenu de la gravité de la crise, il faut que le système puisse accélérer et monter en puissance.»
«Les plus pauvres les plus solidaires»
Vendredi, tous les acteurs du logement ont donc défilé au ministère pour tenter de se coordonner : les associations (Habitat et Humanisme, Emmaüs, Secours populaire, Croix-Rouge), puis l’Union sociale pour