«La ressemblance est à la mode», «Censure»… Des milliers de manifestants en vêtements ternes brandissant des pancartes satiriques sont descendus dans les rues de Budapest ce samedi 12 avril, se moquant des récentes mesures du Premier ministre, Viktor Orbán, contre la diversité et les droits des personnes LGBTQ +.
Le rassemblement de ce samedi s’est tenu à l’appel du Parti hongrois du chien à deux queues (MKKP), un mouvement parodique enregistré comme parti politique en réponse à l’adoption récente d’une loi destinée à interdire la Marche des fiertés annuelle sous le prétexte qu’elle enfreint la très critiquée loi de «protection de l’enfant» hongroise. La nouvelle loi, passée en procédure accélérée au Parlement, permet aussi aux autorités de verbaliser les personnes organisant ou assistant à l’événement et d’utiliser des logiciels de reconnaissance faciale pour identifier d’éventuels contrevenants.
Blocage de ponts chaque mardi
Agitant des drapeaux gris, dont des drapeaux arc-en-ciel en noir et blanc appelant à une «Gray Pride», plus de 10 000 personnes se sont jointes à la manifestation de la capitale hongroise. Depuis le retour au pouvoir d’Orbán en 2010, la Hongrie a adopté une série de lois, critiquées domestiquement et à travers l’Union européenne parce qu’elles ont réduit les droits des minorités sexuelles et de genre dans le pays.
Lundi, le Parlement doit voter un amendement à la Constitution qui renforcera les bases légales de l’interdiction de la Marche des fiertés. Les récentes mesures avaient déjà provoqué de précédentes protestations en Hongrie, des milliers de personnes bloquant les ponts de la capitale chaque mardi pour demander l’abrogation de la loi interdisant la Marche des fiertés. Les organisateurs de cette dernière ont assuré qu’ils prévoient toujours d’organiser l’événement de cette année, prévu le 28 juin. Une douzaine de parlementaires européens ont annoncé qu’ils y participeraient.