Depuis son retour au pouvoir en 2010, le Premier ministre national-populiste Viktor Orbán cajole les minorités hongroises vivant dans les pays voisins, et les Hongrois de Roumanie – un million de personnes – sont particulièrement choyés. Leurs écoles, églises, associations, et leur parti de l’Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR) reçoivent de généreuses subventions de Budapest, et ils ont un droit de vote restreint aux élections législatives en Hongrie. Résultat : le parti d’Orbán rafle près de 90 % des suffrages de ces citoyens de la diaspora.
Quelle n’a pas été leur stupeur lorsque, dans un discours prononcé le 9 mai à l’abbaye de Tihany (à 100 km au sud-ouest de Budapest), Viktor Orbán a apporté son soutien au candidat d’extrême droite à la présidentielle roumaine. «M. Simion a déclaré, je cite : “L’heure est venue pour une Europe des nations, une Europe chrétienne, dans laquelle nous nous battrons pour notre droit à être des citoyens européens.” Cette déclaration n’a pas été prononcée en Hongrie, mais en Roumanie voisine. Et nous y souscrivons pleinemen