Après les efforts de la France, voici ceux de l’Europe. L’Union européenne veut mobiliser 200 milliards d’euros pour des investissements dans l’intelligence artificielle sur le continent, a annoncé ce mardi 11 février la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, à l’occasion du sommet de Paris sur l’IA qui accueille des chefs d’Etat et des entrepreneurs du monde. «La course à l’IA ne fait que débuter», a-t-elle ajouté dans un message publié sur X au début de son discours à l’occasion du sommet de Paris sur l’IA.
Sur ces 200 milliards, l’UE prendra sa part à hauteur de 50 milliards d’euros, auxquels s’ajouteraient des engagements de 150 milliards des grands groupes qui participent à cette «alliance». «Ce sera le plus grand partenariat public-privé dans le monde pour le développement d’une IA fiable», s’est félicitée Von der Leyen. Elle a notamment évoqué l’alliance baptisée «EU AI Champions Initiative», qui regroupe plus de 60 entreprises, dont Airbus, L’Oréal, Mercedes, Spotify ou encore le géant français de l’intelligence artificielle Mistral AI.
Analyse
Cette déclaration «made in UE» intervient deux jours après l’annonce d’investissement en France de «109 milliards d’euros dans les prochaines années», faite par Emmanuel Macron dimanche.
A la tribune du sommet de Paris, la présidente de la Commission européenne a défendu la position du Vieux continent sur l’IA par rapport aux autres puissances mondiales. «Trop souvent, j’entends dire que l’Europe est en retard dans la course, tandis que les États-Unis et la Chine ont déjà pris de l’avance. Je ne suis pas d’accord. Car la course à l’IA est loin d’être terminée, a-t-elle estimé. En vérité, nous n’en sommes qu’au début. Les frontières bougent constamment. Et le leadership mondial est toujours à saisir».
«L’Amérique veut s’associer avec vous tous»
Reste que l’objectif de ce sommet dans la capitale française n’est pas seulement de développer l’IA mais également de la réguler. Représentant des Etats-Unis de Donald Trump à Paris, le vice-président J.D. Vance a pour sa part mis en garde contre une «régulation excessive» du secteur. «L’Amérique veut s’associer avec vous tous» mais «nous avons besoin de régimes réglementaires internationaux qui favorisent la création de technologies d’IA au lieu de l’étouffer», a lancé le bras droit du président républicain au Grand palais ce mardi. La mise en place de réglementations internationales qui pourraient restreindre la marge de manœuvre des entreprises américaines «est une terrible erreur, non seulement pour les États-Unis mais aussi pour votre propre pays», a estimé J.D. Vance.
Le 21 janvier 2025, Donald Trump a annoncé un plan d’investissement de 500 milliards de dollars, soit 480 milliards d’euros, sur quatre ans par Oracle, OpenAI et SoftBank.