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Colère

Grève générale et manifs contre le gouvernement : en Grèce, le pouvoir empêtré dans les enquêtes deux ans après la catastrophe ferroviaire de Tempé

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La pire tragédie ferroviaire de l’histoire du pays avait fait 57 morts. Les rescapés et les familles des victimes dénoncent de multiples lacunes dans les enquêtes et des tentatives de dissimulation de preuves. Deux ans après, le pays connaît une journée de protestation sans précédent ce vendredi 28 février.
Certains rescapés s'interrogent sur l'origine de l'explosion et de l'incendie provoqués par la collision de deux trains en 2023 dans le centre du pays. (AFP)
par Fabien Perrier, envoyé spécial à Tempé
publié le 28 février 2025 à 9h36

«Je n’ai absolument pas confiance dans la justice grecque.» Cette phrase revient comme un leitmotiv lancinant dans la dizaine d’entretiens réalisés par Libération auprès des rescapés et des proches des victimes de la catastrophe ferroviaire de Tempé. Le 28 février 2023, peu avant minuit, deux trains – un convoi de fret venu du nord de la Grèce et un train de passagers reliant Athènes à Thessalonique – se percutent de plein fouet dans cette bourgade proche de Larissa, dans le centre du pays. Le choc est effroyable : 57 morts, en majorité des jeunes, et au moins 85 blessés, dont 25 grièvement. Depuis, deux enquêtes étaient censées faire la lumière sur ce désastre. L’une, judiciaire, toujours en cours, piétine aux yeux des victimes. L’autre, parlementaire, confiée à une commission spéciale de la Voulí, le Parlement grec, pour examiner les responsabilités politiques, s’est conclue en mai dernier sans la moindre mise en cause. Cette conclusion a provoqué la rage froide des familles et des survivants, qui crient à l’instruction bâclée, voire manipulée.

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