Seul un petit mur de pierres sépare le jardin de Christelle Constant et Sylvain Peters des eaux brunes de la Vesdre. Depuis la fenêtre de leur cuisine, on aperçoit même les tourbillons du confluent avec la Hoëgne, la deuxième rivière qui traverse Pepinster, petite ville du sud-est de la Belgique. Alors, quand les deux cours d’eau sont sortis de leur lit en juillet 2021, inondant plus d’un millier de bâtiments de la commune, parfois jusqu’au premier étage, la petite maison de briques du couple a été complètement ravagée. Une vie entière balayée, que ces deux Pépins de naissance et leurs trois enfants ont passé à reconstruire durant ces deux dernières années. «Et maintenant, on nous dit qu’il faut démolir. Pourtant, nous nous étions reconstruits en même temps que cette maison. Et il va nous falloir encore une fois tout recommencer ailleurs», souffle avec dépit Christelle, assise à la table de son salon entièrement rénové.
Leur logement fait en effet partie de la quarantaine d’habitations en bord de rivière que la commune a décidé de faire disparaître pour limiter les dégâts en cas de nouvelle catastrophe. Selon les climatologues, un épisode pluvieux de l’ampleur de celui de juillet 2021, qui avait tué 39 personnes, pourrait en effet se reproduire deux fois d’ici 2050 dans cette zone. Alors la vallée de Vesdre se prépare. Après des années de bétonisation à outrance, une dizaine de villes du sud de la Belgique ont décidé de rendre sa place à la rivière. A Pepinster, la pha