«Ici, il n’y a que des Serbes, jamais un Albanais n’a habité dans la ville ! Comment pourrait-on nous imposer un maire albanais ? C’est ça la démocratie ?» Venue en blouse blanche, comme une quinzaine de ses collègues de l’hôpital de Mitrovica Nord, Anna ne décolère pas. Comme elle, de nombreux Serbes se sont encore rassemblés ce mercredi 31 mai dans le centre de Zvecan pour s’opposer à la prise de fonctions du maire albanais, récemment élu. Une barrière recouverte de drapeaux serbes sépare les manifestants d’un hôtel de ville barricadé. Le bâtiment municipal est protégé par des soldats lourdement armés de la Kfor, la force de maintien de la paix de l’Otan au Kosovo.
Deux jours après les violents affrontements qui ont fait 52 blessés côté serbe, et une trentaine chez les soldats internationaux, la tension ne retombe pas dans le nord du Kosovo, où vivent environ 40 000 des 100 000 Serbes de ce pays de 1,8 million d’habitants, très majoritairement peuplé d’Albanais. Si les airs de musique serbe, dont le volume est poussé à fond, donnent au rassemblement un faux air de kermesse, l’am