Dans une période où il semble désormais trop souvent admis que l’immigration est avant tout un «problème» et où fleurissent les discours de plus en plus décomplexés sur «le grand remplacement», un documentaire salutaire, diffusé la semaine dernière sur la BBC (1), vient rappeler à point nommé l’effrayante dérive de certaines démocraties européennes vers des pratiques violentes, illégales, qui mettent en danger de mort, jusqu’aux enfants et bébés dont le seul tort est d’avoir suivi leurs proches avec l’espoir d’une vie meilleure.
Admirablement filmé comme un thriller, Dead Calm («calme mortel») aurait fait une parfaite fiction à succès si, hélas, ce qui nous est raconté, ou rappelé, ne correspondait pas à une effrayante réalité, qui voit l’Europe abandonner ses principes fondateurs de défense des droits humains et d’accueil des populations persécutées.
La tragédie dont il est ici question se déroule en Grèce, ce paradis méditerranéen où beaucoup de Français, comme tant d’autres touristes étrangers, s’apprêtent à passer leurs