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Libération
Mea culpa

Incendies en Espagne : la prévention a été «clairement insuffisante» selon Pedro Sanchez

Le Premier ministre espagnol a reconnu ce lundi 1er septembre les ratés des autorités pour prévenir des feux en marge de la présentation de son «pacte national contre l’urgence climatique».

Sur le site de Las Medulas, dans le nord ouest de l'Espagne, touché par un incendie fin août 2025. (Cesar Manso/AFP)
Publié le 01/09/2025 à 14h28

Un raté admis jusqu’au sommet de l’Etat. Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a reconnu ce lundi 1er août que la politique de prévention des incendies avait été «clairement insuffisante» après un mois d’août marqué par des feux de forêt historiques dans son pays.

«Nous avons eu une politique de prévention clairement insuffisante, qui se reflète, par exemple, dans l’absence de plans mis en œuvre, dans l’absence d’instruments d’analyse ou de prédiction avancés ou dans le fait que certaines régions ne sont pas dotées de suffisamment de pompiers ou de brigades forestières», a concédé le Premier ministre en présentant un «pacte national contre l’urgence climatique», qui doit permettre de dépasser les clivages politiques pour plus d’efficacité dans cette prévention.

En Espagne, près de 400 000 hectares ont été dévorés par les flammes depuis le début de l’année, un record, battant le bilan de 2022 (306 000 hectares). Presque la totalité de cette surface brûlée date des épisodes caniculaires du milieu du mois d’août qui ont vu se succéder des brasiers dans les régions du nord-ouest (Castille-et-León, Galice et Asturies), ainsi qu’en Estrémadure, dans l’ouest du pays. Des milliers de personnes ont dû être évacuées et au moins trois sont décédées.

Réchauffement climatique et gestion «inadéquate»

«Le deuxième facteur [expliquant ces incendies, ndlr] a été la gestion du territoire, qui est également inadéquate et qui s’est traduite, par exemple, par des zones forestières chargées de biomasse, des chemins sans pare-feu négligés, le manque d’espèces autochtones et résistantes au feu», a poursuivi le Premier ministre, alors que les oppositions entre les communautés autonomes concernées par les incendies, classées à droite, et le gouvernement socialiste se sont aiguisées pendant tout le mois d’août. Quand le réchauffement climatique est venu aggraver ces feux, a-t-il encore dénoncé, parlant d’un «changement climatique qui tue».

«Si nous voulons que les prochains étés ne nous apportent pas de nouveaux malheurs et que les prochains automnes ne nous frappent pas de la manière dont ils nous frappent avec des inondations, nous devons agir dès maintenant et nous devons le faire ensemble», a lancé le Premier ministre, dont la proposition de «pacte national», annoncée durant l’été, a été accueillie avec scepticisme par l’opposition de droite.

Il est, explique Sanchez, d’autant plus important de les prévenir que ces incendies mobilisent des pompiers durant de long mois, ne s’éteignant parfois qu’en automne voire en hiver.