Les flammes aux portes de Palerme. En Sicile, plus grande île méditerranéenne au large de la pointe de la botte italienne, plus de 55 incendies ont été signalés. L’un a encerclé la capitale de l’île, Palerme, entraînant la fermeture temporaire de l’aéroport lundi soir - rouvert ce mardi en fin de matinée. La ville a également enregistré des températures atteignant 47 °C, battant son précédent record de 44,8 °C établi en 1999. Cette chaleur extrême provoque, comme en Grèce, de violents feux de forêt.
La situation n’est pas inédite en Sicile. L’île possède le triste record de température enregistrée en Europe : 48,8 °C ont été relevés à Floridia en août 2021. Cet été encore, la région subit les vagues de chaleur et incendies à répétition. «Nous vivons en Italie l’une des journées les plus compliquées des dernières décennies : inondations, tornades et grêle géante au nord, chaleur torride et incendies dévastateurs au sud», a écrit mardi 25 juillet sur Facebook le ministre de la Protection civile, Nello Musumeci. La péninsule a enregistré une température de 47,6 °C lundi à Catane.
De nombreuses évacuations ont commencé cette semaine en Sicile. Les fortes températures provoquent des coupures d’électricité et des difficultés d’approvisionnement en eau, notamment à Catane, ville «à genoux» selon son maire, qui a organisé une réunion de crise lundi. Depuis jeudi, environ 500 000 personnes ont été privées de courant à tour de rôle. E-distribuzione, filiale du géant énergétique italien Enel gérant la distribution d’électricité à Catane, a expliqué que «la température de l’asphalte est brûlante et s’approche, depuis des semaines, à 50 °C. Ceci, ajouté à une forte humidité, ne permet pas de dissiper correctement la chaleur, entraînant des dommages sur les câbles enterrés». Le transport ferroviaire de l’île est également affecté par ces incendies.
Reportage
«Le bouleversement climatique qui frappe notre pays nous impose à tous, sans aucun alibi pour qui que ce soit, un changement d’attitude», a commenté le ministre de la Protection civile, Nello Musumeci. «D’une part, nous payons le prix du changement climatique, auquel nous aurions dû prêter plus d’attention il y a plusieurs années, et, d’autre part, nous payons le prix d’infrastructures qui ne semblent pas totalement adaptées au nouveau contexte», a-t-il ajouté. A Catane, les autorités locales ont mis des espaces climatisés à la disposition des personnes âgées et autres personnes vulnérables ainsi que des sans-abri, demandant en parallèle à la population de modérer l’utilisation des climatiseurs pour ne pas exacerber les effets du changement climatique.