Jusqu’où Moscou enverra ses drones en Europe ? Cinq jours après que dix-neuf appareils russes sans pilote ont mené une mission spectaculaire dans le ciel de la Pologne, un drone qui survolait des bâtiments du gouvernement a été neutralisé lundi, et deux ressortissants du Bélarus, base arrière de la Russie, ont été arrêtés à Varsovie. Même si, depuis le début de la guerre en Ukraine, avions, missiles ou drones russes multiplient les incursions dans les espaces aériens de pays étrangers, l’ampleur de la violation du ciel d’un pays membre de l’Union européenne et de l’Otan est inédite.
Trois drones russes ont été abattus, notamment par des F-35 néerlandais. «Les Polonais et les forces de l’Otan avaient les moyens d’intercepter tous les drones, souligne Thibault Fouillet, directeur scientifique de l’Institut d’études de stratégie et de défense de l’Université Lyon-3. Mais il n’y avait pas d’intérêt à les abattre et ainsi donner des indications sur les moyens de défense antiaérienne, ni de dépenser des munitions très chères s’il n’y avait pas de réelle menace.» Il n’y a eu aucun blessé, et à part une maison endommagée, la plupart des appareils se sont écrasés en pleine campagne, à court de carburant.
Mousse et contreplaqué
Depuis trois ans, l’usage militaire des drones a explosé (1,6 million de drones ont été consommés sur le théâtre ukrainien en 2024). Ils permettent aux forces armées de multiplier les missions aériennes à très bas coût, y compris en profondeur, sans risquer la vie de leur