«La beauté est environnante, la santé abondante.» Difficile de croire que cette devise est toujours celle de Morecambe, cité balnéaire du nord-ouest de l’Angleterre, à une dizaine de kilomètres de Lancaster. Le boxeur Tyson Fury, qui y a élu domicile, a beau assurer que «si la météo était meilleure, toutes les maisons vaudraient un million de livres», la ville fait partie de ces lieux baignés de nostalgie, avec ses bâtiments grandioses à l’abandon et ses boutiques aux vitrines condamnées. Sur le front de mer – moderne, mais désert en hiver – on entend les oiseaux qui se régalent à marée basse, dans la baie où l’eau disparaît presque jusqu’à l’horizon. En 2004, le courant traître a emporté 21 pêcheurs de coques chinois et les parents répètent à leurs enfants de ne pas s’aventurer trop loin sur le sable.
Bientôt, des travaux pourraient transformer le site de Bubbles, une ancienne piscine à vagues fermée au tournant des années 2000, en joyau touristique du XXIe siècle. En janvier, le gouvernement a promis 50 millions de livres sterling (57 millions d’euros) de son budget dédié au «nivellement par le haut», une lubie de Boris Johnson devenue lieu commun de la campagne à sa succession. Si l’autre moitié des fonds est réunie, les blocs de béton tagués laisseront place à une «réinvention de la station balnéaire britannique».
Le modèle est celui de l’Eden Project, un parc de biodômes dans les Cornouailles, qui accueille chaque année un demi-million de visit