Dans les supermarchés de Budapest, les mêmes rayons sont systématiquement clairsemés. Ceux de la farine, du sucre en poudre ou de l’huile de cuisson. On les repère à l’affichette orange ou bleue qui y a été scotchée. Chaque supermarché y décline les mesures de rationnement qu’il impose. Pas plus de six litres de lait par personne chez Aldi ou trois boîtes d’œufs chez Tesco. Depuis le mois de février, les prix de quelques produits alimentaires de base sont encadrés : supermarchés et épiceries doivent les vendre au prix qu’ils valaient en octobre 2021.
Lancée opportunément deux mois avant les élections générales d’avril, où Viktor Orbán a remporté un quatrième mandat de Premier ministre d’affilée, la mesure est devenue l’un des étendards de son gouvernement, alors que l’inflation flambe. Elle a atteint 21,1% en octobre, du jamais vu depuis 1996, et 43% pour l’alimentaire, le taux le plus élevé de l’Union européenne. Le blocage des prix, lui, a été prolongé jusqu’à la fin de l’année. Le 9 novembre, le gouvernement a ajouté aux six produits dont les prix étaient déjà gelés les œufs et les pommes de terre, qui ne pourront pas être vendus pl