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Analyse

Ingérence : la désinformation russe à l’assaut des élections allemandes

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Fake news, deepfakes et manipulations sur les réseaux sociaux : une campagne massive tente d’influencer le scrutin du 23 février. Mais l’exemple du reste de l’Europe montre que ces importants efforts de Moscou ne sont pas toujours couronnés de succès.
Le chancelier allemand, Olaf Scholz (SPD), le ministre de l'Economie Robert Habeck (Verts), Friedrich Merz (CDU) et Alice Weidel (AfD) lors d'un débat télévisé à Berlin le 16 février. (Michael Kappeler/AFP)
publié le 21 février 2025 à 10h32

Sur les réseaux sociaux allemands, les scandales créés de toutes pièces se bousculent. Un jour, ce sont les Verts et les conservateurs de la CDU qui veulent «légaliser la pédophilie» et abaisser l’âge du consentement à dix ans. Le lendemain, c’est le gouvernement qui prévoit de faire venir dans le pays 1,9 million de travailleurs kényans. Ou l’armée qui s’apprête à mobiliser 500 000 hommes pour les envoyer en opération en Europe de l’est. A l’approche des élections législatives anticipées en Allemagne, les fausses informations se multiplient, propulsées sur Internet par un réseau d’acteurs liés à la Russie.

La campagne de désinformation «s’appuie sur quelques récits clés que le Kremlin colporte depuis des années», note la East Stratcom Task Force, un groupe d’experts mandaté par l’Union européenne, qui a analysé plus de 770 articles en allemand publiés depuis décembre par des sites pro-russes. Ils jouent sur les narratifs préférés de Moscou : les élites contre le peuple, la perte de souveraineté, le risque d’effondrement imminent de l’économie ou des valeurs traditionnelles. Ces articles ne sont pas tous factuellement faux, «mais pris dans leur ensemble, ils cherchent à influencer et manipuler l’état d’esprit de l’opinion publique avant les élections et pourraient avoir un impact sur le résultat».

Leurs cibles favorites sont les Verts, suivis de la CDU. Alternative für Deutschl