La mauvaise presse continue pour l’AfD, le parti d’extrême droite allemand, et désormais ex-allié du RN depuis la sortie de sa tête de liste aux européennes, Maximilian Krah, sur les SS qui ne seraient pas tous des criminels. Dans un communiqué, le parquet fédéral belge a fait savoir ce mercredi 29 mai qu’il menait actuellement des perquisitions au Parlement européen à Bruxelles et à Strasbourg dans le cadre de l’enquête sur des soupçons d’ingérence russe et de corruption. Elles concernent les bureaux d’un assistant parlementaire du parti, ainsi que son domicile de Schaerbeek (une commune de Bruxelles).
Selon une source proche du dossier citée par l’AFP, la personne visée serait Guillaume P., ancien assistant parlementaire de Maximilian Krah. Ce dernier est désormais assistant parlementaire de l’eurodéputé néerlandais Marcel de Graaff, membre du Forum pour la démocratie, un parti eurosceptique et conservateur néerlandais. C’est la seconde fois en à peine plus d’un mois qu’un assistant parlementaire ayant travaillé avec Maximilian Krah est ciblé pour des soupçons de collusion avec une puissance étrangère. Le 23 avril, son collaborateur parlementaire Jian G. était arrêté, soupçonné d’espionnage en faveur de la Chine par le parquet fédéral allemand.
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«Payé pour promouvoir la propagande russe»
Dans son communiqué, le parquet précise que «ces perquisitions s’inscrivent dans le cadre d’un dossier d’ingérence, de corruption passive et d’appartenance à une organisation criminelle». Les saisies au Parlement européen de Bruxelles et au domicile du collaborateur sont organisées par la police judiciaire fédérale de Bruxelles, sur ordre d’un juge d’instruction du tribunal néerlandophone, tandis que celles au Parlement européen de Strasbourg sont menées sur demande du juge d’instruction belge, «en étroite collaboration avec Eurojust et les autorités judiciaires françaises». Elles «concernent des indices d’ingérence russe, selon lesquels des membres du Parlement européen auraient été approchés et payés pour promouvoir la propagande russe via le «site web d’information» Voice of Europe». Et d’ajouter que «des indices prouvent que le collaborateur du Parlement européen en question a joué un rôle important dans cette affaire».
L’enquête avait été lancée par le parquet fédéral belge en avril, après l’identification d’un réseau d’influence financé par Moscou. Le gouvernement tchèque avait révélé fin mars la découverte par ses services de renseignement d’un réseau financé et orchestré par Moscou qui répandait la propagande prorusse sur l’Ukraine via le site «Voice of Europe». La Belgique avait ensuite souligné que, selon ses services, des eurodéputés «avaient touché de l’argent» dans ce cadre pour relayer les messages de la Russie. Le site «Voice of Europe» a récemment été placé sur une liste de sanctions de l’UE, et interdit de diffusion.