De ses trois jours passés dans la petite ville espagnole de Picanya, dans le sud de Valence, Yann Brada retient deux images. Il y a d’abord la boue, qui «partout» a collé au bitume et aux murs, et qui est encore haute «parfois de plus de 50 cm» une semaine après la soudaine montée des eaux. Et puis il y a ces voitures, retournées les unes sur les autres, entassées dans tous les coins de rue. «D’habitude, quand il y a des inondations, il y a une ou deux rues qui sont touchées. Parfois c’est tout un quartier. Mais là on a vraiment des villes entières qui sont sinistrées, raconte au téléphone ce pompier volontaire de 40 ans. J’ai vu des scènes que je n’imaginais même pas voir dans des films.»
Président du Gips (Groupe d’intervention protection prévention sauvetage et sécurité), une association créée en 2019 et basée à Villeurbanne, Yann Brada s’est rendu avec trois autres bénévoles ce week-end dans le sud de Valence pour prêter main-forte aux secouristes. Arrivé sur place samedi matin, quatre jours après les inondations, il décrit une ville sinistrée où l’espoir de retrouver des survivants est presque nul : «Sur des missions comme des séismes, on se dit qu’on peut encore en retrouver même après une semaine. Quand on part sur des inondations, puisque l’eau va partout, on sa