Les dysfonctionnements de la Cour des comptes européenne (CCE) illustrent parfaitement l’ensemble des travers dont souffre la construction communautaire dont les europhobes font leur miel : contrôle démocratique défaillant, irresponsabilité personnelle, copinage politique, refus de rendre des comptes, le tout couronné par une absence d’espace public européen qui assure une indifférence des peuples, gage d’impunité.
Ce n’est évidemment pas l’idée européenne en tant que telle qui doit être incriminée, mais l’architecture institutionnelle bâtie par les Etats, qui restent les vrais maîtres de l’Europe. Ce sont en effet eux seuls qui nomment les responsables de l’Union : commissaires, juges, auditeurs, patrons des agences, tous sont les obligés du gouvernement qui les a désignés. Ceux-ci ont les mains tellement libres qu’ils pourraient nommer leur cheval sans guère de problème. Exagéré ? Même pas, comme le montre l’habitude qu’ont prise les gouvernements d’envoyer la plupart du temps à la CCE des personnalités sans aucune expérience de l’audit, de plus en plus d’anciens ministres ou parlementaires, qu’on recase pour services rendus ou pour qu’elles empêchent la Cour de se pencher sur leur gestion hasardeuse des fonds communautaires.
Mesure de rétorsion
Certes, le Parlement européen est consulté, mais les E