«Winter Raus» («Dégage Winter»). C’est par cette inscription sur les murs du siège de la Lazio de Rome que le milieu de terrain néerlandais de confession juive et originaire du Suriname, Aron Winter, fut accueilli par les tifosi du club, en 1992. Fondée un siècle plus tôt, en 1900, la Lazio n’avait jusqu’alors jamais intégré dans son effectif un joueur de couleur. Sous la pression et les coups de téléphone menaçants, le joueur avait fini par affirmer qu’il n’était pas juif avant de conquérir, par son talent et pendant quatre ans, les faveurs du public. Reste qu’aujourd’hui les ultras de la Lazio continuent de manifester leur nostalgie fasciste et leur haine xénophobe, comme ils viennent une fois encore de le démontrer mercredi à Lecce, en prenant pour cible avec des cris racistes le défenseur français Samuel Umtiti et son coéquipier zambien Lameck Banda.
Si le club a condamné ce jeudi «les auteurs de ce geste méprisable, honteux et anachronique», les manifestations xénophobes provenant du virage nord du stade olympique de Rome sont régulières. En 1998, lors d’un derby citadin, les supporteurs de la Lazio avaient accueilli l’AS Roma en déployant une longue banderole portant l’inscription «Auschwitz est votre patrie, les fours sont vos maisons». Deux a