Que restera-t-il de ce match ? Quelles images ? Celle d’un entraîneur, Gareth Southgate, entourant de ses bras un jeune Bukayo Saka inconsolable après son tir raté ? Ou encore celle d’une équipe de jeunes joueurs solidaires, rassemblés en cercle serré autour des trois auteurs des frappes manquées, Marcus Rashford, Bukayo Saka et Jadon Sancho, juste après le coup de sifflet final, qui se disent que l’espoir ne s’arrête pas là, que jouer en finale du championnat d’Europe est en soi une victoire après cinquante-cinq ans de disette internationale ?
Mais non. Les images qui resteront seront ces vidéos odieuses d’abrutis avinés qui bourrent de coups de pied – en visant la tête – un supporteur d’origine asiatique, recroquevillé à terre. Devant les portes de Wembley, ce temple du beau jeu. Devant des stewards manifestement dépassés. Ce sont les images de ces foules balançant des bouteilles de bière en verre sur les supporteurs, dont beaucoup d’enfants, qui tentent d’avancer vers le stade. Ce sont ces forcenés imbibés qui sont entrés dans le stade sans tickets, forçant tous les barrages.
Et ce sont surtout ces captures d’écrans de dizaines et dizaines de tweets bourrés d’émojis simiesques, d’insultes racistes jetées à la face de ces trois très jeunes joueurs qui, outre leur talent une balle