Les intempéries dévastatrices ont fait au moins 93 morts en Allemagne, où les secours continuent à rechercher des centaines de personnes portées disparues. Le nombre total de décès en Europe s’élève à 108, pour le moment.
Mais le bilan va s’alourdir, puisque plusieurs personnes sont mortes et d’autres portées disparues outre-Rhin ce vendredi matin à la suite d’un important glissement de terrain qui a emporté des maisons dans une localité située non loin de Cologne, ont annoncé les autorités locales.
🔴 Alerte : de "nombreux disparus" après un gigantesque glissement de terrain à #Erftstadt#Allemagne #inondations pic.twitter.com/UK3wUqag6d
— François Beaudonnet (@beaudonnet) July 16, 2021
Sur la commune d’Erftstadt-Blessem, «les maisons ont été largement emportées par les eaux et certaines se sont effondrées. Plusieurs personnes sont portées disparues», a annoncé dans un tweet la communauté de communes de Cologne. Une porte-parole a précisé à l’AFP que plusieurs décès étaient «confirmés».
En Rhénanie-Palatinat, une des régions les plus touchées dans l’ouest de l’Allemagne, les autorités ont indiqué être toujours sans nouvelles de 1 300 personnes dans le canton le plus frappé, celui de Bad Neuenahr-Ahrweiler. Ce chiffre pourrait toutefois s’expliquer par les perturbations du réseau téléphonique qui empêchent de joindre de nombreux habitants.
En Allemagne, le nombre de victimes a augmenté à au moins 81 vendredi matin. La Belgique, avec au moins 15 morts selon un nouveau bilan vendredi matin, le Luxembourg et les Pays-Bas, où plusieurs quartiers de Maastricht ont dû être évacués, ont également été durement touchés par les intempéries.
«Les inondations de la mort», titrait vendredi le quotidien Bild, le plus lu d’Allemagne, après les pluies diluviennes qui se sont abattues sur plusieurs régions, semant désolation et terreur chez les habitants surpris par ces crues subites.
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En Rhénanie-Palatinat, une des régions les plus touchées, le nombre de décès recensés est passé vendredi matin de 28 à 50. Et le bilan est probablement appelé à grimper en raison du nombre de personnes toujours portées disparues. Concrètement, «nous tablons encore sur 40, 50 ou 60 disparus et quand vous avez des personnes qui n’ont pas donné signe de vie depuis tant de temps […] on doit craindre le pire», a déclaré son ministre de l’Intérieur Roger Lewentz à la chaîne de télévision SWR.
Voisins des régions allemandes les plus touchées, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg sont également affectés. En Belgique, des personnes sont toujours portées disparues. L’armée a été déployée dans quatre des dix provinces du pays pour participer aux secours et notamment aux nombreuses évacuations. Des tentes ont été mises à disposition pour reloger des habitants de Spa, la ville thermale sous l’eau depuis mercredi. Situation alarmante également à Liège, où les autorités locales ont conseillé aux habitants d’évacuer la ville, menacée par les crues de la Meuse.
Tsunami
D’autant plus qu’il doit continuer à pleuvoir en Belgique vendredi, dans certaines régions de l’ouest de l’Allemagne ainsi que dans l’est de la France. Le niveau du Rhin et de plusieurs de ses affluents monte dangereusement. Près d’un millier de soldats ont été mobilisés pour aider aux opérations de secours et de déblaiement dans les villes et villages, qui offrent le même spectacle de désolation : rues et maison sous les eaux, voitures renversées, arbres arrachés.
A Ahrweiler, plusieurs maisons se sont littéralement effondrées. Sous les décombres, la ville donne le sentiment d’avoir été victime d’un tsunami. Euskirchen, un peu plus au nord, est probablement l’une des villes les plus sinistrées, avec au moins 20 morts. Le centre-ville, d’ordinaire coquet, ressemble à un champ de ruines, les façades de maisons littéralement arrachées par les crues. Qui plus est, un barrage tout proche menace de céder.
Les pluies diluviennes ont fait gonfler les rivières, arraché des arbres, inondé routes et maisons. Ces intempéries ont placé la question du réchauffement climatique au centre de la campagne électorale, qui bat son plein en Allemagne en vue du scrutin législatif du 26 septembre au terme duquel Angela Merkel quittera le pouvoir.
«Ces caprices météorologiques extrêmes sont les conséquences du changement climatique», a estimé le ministre de l’Intérieur Horst Seehofer, pour qui l’Allemagne doit «se préparer beaucoup mieux». Une atmosphère plus chaude retient en effet davantage d’eau et peut provoquer des précipitations d’extrême intensité. Celles-ci peuvent avoir des conséquences particulièrement dévastatrices dans les zones urbaines, avec des cours d’eau mal drainés et des constructions en zone inondable.