«Soyons tous pareils !» Comme un pied de nez aux lois liberticides de Viktor Orbán, plus de 20 000 Hongrois ont participé samedi 12 avril à une «gay pride Orbáno-compatible» dans les rues de Budapest. Les manifestants étaient tous ou presque habillés en gris, à l’appel du petit parti satirique «Le chien à deux queues». La parade était pensée en réaction à la loi votée par le Fidesz, la droite souverainiste d’Orbán, qui a rendu illégale, sans la bannir, la marche des fiertés : ceux qui y participeront, en juin, commettront une infraction. «A bas l’arc-en-ciel des couleurs, à bas la différence ! C’est une marche paisible pour le Fidesz, une marche comme Orbán les aime», ironise Judit, quadragénaire aux joues striées de poudre argentée. Avant de s’esclaffer en montrant son téléphone : «Les organisateurs ont tracé le parcours du défilé… en forme de pénis. Et la police l’a accepté !»
Sur la majestueuse place des Héros, la foule s’est massée autour d’une tente de toile blanche, le «Bureau des interdictions». «Interdire la pride, ça ne suffit pas ! Venez bannir… le soleil qui brille», s’époumone une bénévole. Gabor, trentenaire jovial, badge du parti satirique sur son tee-shirt – un chien blanc au look de mutant, yeux rouges, cravate rayée et double queue – remplit un